Israel, 3000 ans d’histoire à 4 h de Paris

Des sites historiques émouvants, des paysages étonnants, des villes aussi différentes que Jérusalem et Tel Aviv, en font un des pays les plus surprenants au monde. A 4 h de Paris, 3000 ans d’histoire. Découverte…

Par Martine Delaloye

La richesse de la diversité…

Ce petit pays grand comme trois départements français offre toute la diversité dont rêve le visiteur. La Galilée au nord verdoyante et fertile, la mer morte au sud, site unique en plein désert du Neguev, des vestiges historiques laissés par toutes les civilisations qui se sont succédées, des villes en pleine mutation et quatre mers à son actif. Trois religions s'y côtoient, le judaïsme, le christianisme et l'islam. Trois langues officielles. Toutes les nationalités s'y rencontrent. Autant de raisons de découvrir ce pays sur nos 3 articles de voyager-magazine.fr

Jérusalem, entre histoire et modernité…

Si Jérusalem attire les croyants de confessions différentes, c'est aussi une des villes les plus singulières du pays, en pleine mutation. La ville est si riche de son passé historique qu’une semaine est bien juste pour la découvrir et se laisser pénétrer de l’ambiance fervente et effervescente tout à la fois.

Derrière les murailles, la vieille ville…

Derrière la muraille dorée par les premiers rayons du soleil, la vieille ville s'éveille. C'est le bon moment pour visiter les lieux saints, avant que la foule des pèlerins arrive. Porte de Jaffa, aussi appelée la porte de la Tour de David pour la citadelle située à l’entrée occupée désormais par un musée, les boutiques s'ouvrent sur leur lot de souvenirs religieux ou touristiques, kipa, main de Fatima, croix de Jérusalem... Il y en a pour tous. C’est même un rare endroit au monde où un arabe vend une croix chrétienne payée en argent juif !

Le Saint- Sépulcre et son cortège de croyants…

Dans l’église du Saint-Sépulcre, la basilique de la Résurrection, un cortège de croyants, catholiques et orthodoxes, se forme déjà autour du monumental tombeau du Saint-Sépulcre. Le sanctuaire englobe le Golgotha, ainsi que la grotte où le corps de Jésus a été déposé avant sa résurrection. Des fidèles se prosternent devant la pierre où il a été allongé à la descente de la croix. Certains semblent vouloir imprégner un foulard, un vêtement des sueurs du christ.



Chrétiens coptes, orthodoxes, catholiques et arméniens se partagent les lieux et leur entretien dans un protocole très sévère. On ne marche surtout pas sur les plates-bandes des uns et des autres. Une petite grotte attenante dénudée de tout décor attire peu l’attention. Et pourtant une ouverture creusée dans la roche conduit à une galerie où devaient reposer les sépultures de l'époque, qui se fermaient par une pierre roulée. Lieu plus semblable à la sépulture de Jésus, relatée dans la bible. A la sortie, le monastère éthiopien se situe juste au dessus du lieu le plus sacré du Saint-Sépulcre.

- La Via Dolorosa

A la sortie, on peut choisir de suivre la Via Dolorosa, marqué par 9 des 14 stations du chemin de croix, un parcours de 500 m très suivi par les chrétiens et très touristique. De l’autre coté, on chemine dans le Bazar, le marché musulman, le souk, parmi les étales d’épices colorées et odorantes, les vêtements et l’artisanat traditionnels, avant d’arriver au Cardo dans la partie juive, qui rejoint la voie romaine et les restes du 2ème temple, où se succèdent les galeries d’art et les boutiques de bijoux. Trois ambiances et trois populations sur 1,2 km seulement ! La veille ville que l’on visite est une cité reconstruite à l’identique après avoir été entièrement détruite lors des différents affrontements dont l’objet principal était Le mur du second temple.

- La Maison brûlée

En 1967, on a retrouvé lors de fouilles archéologiques, enfouis à 6 m de profondeur, les restes de ce que l’on nomme La Maison Brûlée, maison détruite par les romains, appartenant à la famille Katros, une famille de la haute société à la période du second temple dont le gardien était un Cohen. L’importance de cette découverte, outre l’intérêt archéologique réside dans le fait qu’elle atteste de la présence juive à cette période.

Le Mur des Lamentations appelé aussi le Mur Occidental…

Ce haut lieu mondialement connu comme un symbole juif attire aussi de nombreux touristes. L’accès se fait de l ‘extérieur de la vieille ville par une porte des remparts, la porte des Maghrébins, sous haut contrôle de sécurité. Ou encore par la porte de Sion ou la porte de Jaffa. En fait, 57m de la muraille occidentale sur les 497 m restant situés dans la partie arabe de la ville. Le Kotel est le lieu « Saint des Saints » pour les juifs. Tout le monde peut accéder dans la partie haute de l’Esplanade. L’accès au mur se fait à gauche pour les hommes où sont conservés les rouleaux de la Thora, à droite pour les femmes.



Au plus près du mur, la ferveur est très sensible. Les femmes coiffées de leur foulard, confie au mur leur prière, leur foi et leurs espérances. Toucher le mur est un acte fort. Des petits papiers contenant remerciements, prières et souhaits sont insérés dans les failles, comme autant de reliques qui seront ensuite confiés à la terre.

Le lieu est très chargé en émotion. Et pourtant, on peut penser que le mur porte assez mal son nom (sauf si on tient compte de son étymologie britannique qui l’aurait traduit d’un mot arabe) car l’ambiance y est festive, surtout si vous tombez un jour de bar mitzvah (le lundi et le jeudi) et son cortège musical. Une foule cosmopolite, colorée, mélange de touristes et de croyants s’entrecroise, saisie d’une ferveur communicative.

Le Mont des Oliviers, un site biblique incontournable…

Hautement symbolique, le Mont des Olivers est un lieu de pèlerinage très fréquenté. 45 églises se partagent les espaces très convoités par les investisseurs immobiliers. Au sommet à 750 m au dessus de la ville, depuis le belvédère, la vue sur Jérusalem, les murailles et la vieille ville est incroyable, avec en ligne de mire tous les monuments historiques, le Dôme du clocher doré de la mosquée d’Omar et la coupole grise de la mosquée Al-Aksa, l’esplanade de la mosquée, les remparts… Avec au premier plan, la maquette Holyland de la vieille ville de Jérusalem à la période du second temple, a été réalisée uniquement à partir de documents historiques écrits, une commande de Hans Kroch, propriétaire de l’Hôtel Holyland, en hommage à son fils tué lors de la guerre d’Indépendance de 1948. Les deux versions de la ville antique et actuelle se juxtaposent avec une justesse ahurissante.



- Les Manuscrits de la Mer Morte au Musée d’Israël

C’est la plus grande institution culturelle du pays. Un ensemble d’édifices contemporains qui accueille des espaces d’art et d’archéologie, de culture et des arts juifs et de Beaux-arts. Il s’étale au coeur d’un immense campus de 80 000 m2. Parmi ces édifices, le sanctuaire du livre, dessiné par Armand Bartos et Frederick Kiesler, en forme de jarre, abrite les Manuscrits de la Mer Morte, trouvés par un berger dans les montagnes, restés à l’abri durant presque 2 siècles dans des poteries. Ce sont les plus anciens manuscrits bibliques au monde. On y trouve également des manuscrits datant du Haut Moyen-Age.

Le jardin d’Art Billy Rose, conçu par le sculpteur nippo-americain Isamu Noguchi, c’est l’un des plus beaux jardins de sculptures du XXe siècle. On y trouve des sculptures de Picasso, Henry Moore, Lipchitz… L’aile Ruth est consacrée à l‘enseignement de l’art aux jeunes. Ils sont 100 000 par an à profiter des expositions, ateliers et bibliothèques.

- Le Musée de la Bible

A quelque distance, le Musée des pays de la Bible s’adresse aux férus d’histoire de l’humanité. Miracle de la technologie, on y voit entre autre, un surprenante et minuscule confetti de 1,2mn de diamètre contenant toute la bible, une nano Bible ! Site web : www.blmj.org



- Son et lumière à la Tour de David

A la tombée de la nuit, un fabuleux son et lumière s’accroche aux murs de la forteresse de la Tour de David. Toute l’histoire de Jérusalem défile, un petit rappel culturel qui ne peut pas faire de mal ! Une petite laine est recommandée, nous sommes en montagne et les nuits peuvent être fraîches ! Site web : www.tod.org.il

La ville moderne...

Mais Jérusalem, c’est aussi la ville hors muraille, une ville animée et industrieuse avec ses quartiers modernes, son tram, ses galeries marchandes comme la galerie Manilla, son quartier trendy avec ses petits restos sympa, ses terrasses, ses boites de nuit et boutiques hôtels à deux pas des remparts.



- Le Marché Mahane Yehuda

Si la ville conserve son caractère très religieux, elle n'en est pas moins en pleine mutation et quelques quartiers sont en voie de gentrification. Ainsi ces dernières années, dès que les étales de légumes, épices, viandes et poissons du marché Mahane Yeruda, baissent leurs stores, une nouvelle vie commence. Tables et chaises surgissent dans les allées où se retrouve dès la tombée de la nuit une joyeuse assemblée cosmopolite. On fume, on teste les bières artisanales du Béer Bazaar. Les étudiants s'y retrouvent entre eux. De petits orchestres animent la soirée. On circule tranquillement dans une ambiance festive et conviviale, sous les impressionnants portraits tagués de Solomon Souza, un peintre local très expressif. A 45 mn de route seulement, la bouillonnante Tel Aviv, à retrouver dans un prochain article de voyager-magazine.fr

Notre carnet d’adresses :

Restaurant Zuni à Jérusalem

Situé à proximité des murailles, ce restaurant bar se targue d’ouvrir 24 h/24. On y apprécie le cadre sympathique, dans la rue Yoel Moshe Salomon, une petite rue pittoresque de boutiques branchées. De bons produits, bœuf ou poisson, bien cuisinés et des légumes al dente. On apprécie l’ambiance décontractée. Site web : www.zuni.rest.e.co.il

Hôtel Inbal à Jérusalem

Idéalement situé dans le centre ville de Jérusalem, à quelques pas de la ville moderne, un hôtel cossu, avec piscine, spa et fitness, terrasse et jardin. Site web : www.inbalhotel.com

Pratique :

Y aller : La compagnie nationale El AL assure 24 vols hebdomadaires Paris/Tel Aviv aéroport Ben Gourion. Site web : www.elal.com

Formalités administratives : Pour les ressortissants français, aucun visa n’est requis pour un séjour touristique de moins de 3 mois. Passeport valable au moins six mois après la date de retour. La police israélienne remet un visa volant, à conserver pendant le séjour et à remettre au passage/passeport en sortant d’Israël. Donc, aucun tampon sur le passeport ! Se renseigner : www. embassies.gov.il/paris/service consulaire

Décalage horaire : 1 h de + avec la France été comme hiver.

Monnaie : le Shekel (NI.S) 1 euro = 4,00 shekels environ actuellement,

Prises électriques : pas besoin d’adaptateur,

Langues : La langue nationale est l’hébreu. L’anglais, l’arabe et le russe sont aussi couramment répandu. Environ 20 % de la population est francophone.

Pour en savoir plus :

Consulter le site web de l’Office de tourisme : www.otisrael.com

(Photos : Martine Delaloye et Ministère du Tourisme d’Israël).