Amateurs d’échappées romantiques, le rêve devient réalité à bord de l’un des trains les plus luxueux du monde : Le Royal Scotsman. Il musarde simplement pour le plaisir de 36 privilégiés au cœur de la légendaire terre d’Ecosse et de ses lochs. Voyageurs en quête d’émotions, départ immédiat…
Il est 13h, les 36 hôtes, pas un de plus, ont rendez-vous à la Waverley Station d’Edimbourg. Ils se retrouvent peu à peu au sein du salon première classe de la gare. Ils sont anglais, suisses, hollandais, argentins, français, américains… et l’ambiance est plutôt bon enfant. Je fais connaissance avec Cameron venu accompagné de sa maman pour une petite escapade de deux jours. Il parle un français impeccable… Ecossais pur jus, il me confie qu’il est un habitué du Royal Scotsman. Il a notamment conçu les tenues de l’équipage du train que personne n’a encore pu approcher sauf sur le papier glacé des brochures… Le trafic est dense à Waverley Station. A13h25, une charmante hôtesse vêtue d’une jupe de tartan nous invite à nous diriger vers le quai numéro 10. Une cornemuse retentit. Nous sommes rassemblés autour d’un musicien en kilt et du ” chef de train “, Quentin dit ” Q “. Tous les passagers remontent le quai. Ils sont à la fois surpris et charmés en s’approchant de l’élégante silhouette de notre petit bijou posé sur les rails. Il est composé de neuf voitures aux couleurs impériales grenat et or marquées du sceau de la compagnie.
Bienvenue à bord…
Il est 13h36, nous sommes à bord d’une voiture salon de style edwardien, une pure merveille ! Embarquer à bord du Royal Scotsman, c’est renouer à la fois avec l’atmosphère du ” Queen of Scots ” et du ” Flying Scotsman “, de prestigieux express qui circulaient entre Londres et Edimbourg. Les passagers sont plongés immédiatement dans une ambiance voluptueusement raffinée. Les bouquets de fleurs fraîches accompagnent dans une harmonie parfaite une décoration faite de tissus écossais qui s’étale sur les canapés. Les 36 ” invités ” sont chouchoutés. Une coupe de champagne est tendue à chaque voyageur en guise de bienvenue. Lancé en 1985 par Stephen Coupe, ce train ne compte, confort oblige, pas plus de 16 cabines doubles et 4 singles ravissantes. Quinze personnes assurent le service. Son atmosphère fait penser à un ” club ” très prisé et cosy. Soudain, un crissement suivi d’une légère secousse se fait entendre et le Royal Scotsman s’éloigne lentement du quai. Nous quittons la captivante ville d’Edimbourg pour s’enfoncer peu à peu dans les campagnes des Highlands à la découverte des mythiques terres écossaises. Le convoi passe par Stirling, Gleneagles… De la voiture observatoire au style feutré, signée Pullman, une plate-forme extérieure située à l’arrière du train permet de contempler, en toute sérénité, les paysages. Le spectacle est permanent. Sous nos yeux défilent des torrents, des lacs, des rivières peuplées de saumons, des collines et montagnes verdoyantes habitées par des milliers de moutons qui ne semblent guère se soucier de notre passage et d’innombrables châteaux parfois abandonnés.
En regardant par les vastes fenêtres du train ornées de rideaux drapés aux tons pourpres, on aperçoit Dunkeld, Druimuachdar, le point culminant du tracé ferroviaire, situé à six miles au sud de Dalwhinnie. A Kingrussie, le train stoppe. Un bus aux couleurs du Royal Scotsman nous transporte jusqu’au musée des arts et traditions populaires des Highlands. L’endroit invite à la flânerie. Un récital de chants gaéliques nous plonge dans un univers fascinant.
Tenue de soirée de rigueur…
Le soleil commence à se dissimuler derrière les collines, et nous retrouvons le Royal Scotsman stationné, pour la nuit, en gare de Boat of Garten pour ne pas perturber le sommeil de ses bienheureux passagers. Chacun prend le temps de se changer pour faire honneur à un dîner aux chandelles. Smokings et robes longues sont de rigueur. Les hôtes prennent place au sein de deux “dining cars ” dont l’un abrite quelques remarquables volumes sur l’histoire de l’Ecosse retraçant les mille et une facettes de ce pays aussi attachant qu’envoûtant. La cuisine du jeune chef, Craig Wood séduit tout le monde. Sa gastronomie fait des merveilles grâce à la richesse des produits locaux présentés : gibiers, bœuf Aberdeen Angus, saumons sauvages, poissons et crustacés préparés et accommodés avec talent. Il se fait tard… les uns prennent place dans la voiture salon pour se laisser bercer par les récits d’un conteur écossais. Tandis que d’autres, un peu las, rejoignent leurs somptueuses cabines pour y passer une douce nuit. Elles sont meublées d’un secrétaire Napoléon III , de marqueteries, d’appliques diffusant une lumière tamisée, de gravures aux murs, de miroirs, d’une coiffeuse…
A la découverte de trésors…
Après avoir apprécié le petit-déjeuner à bord, à 9 heures, les hôtes rejoignent le domaine boisé de Rothiemurchus, un site remarquable pour ses paysages et ses pins calédoniens. Les férus de ball-trap nous quittent quelques heures quant aux amoureux de la flore, ils prennent place à bord de véhicules tout terrain pour effectuer un safari sous la houlette d’un guide naturaliste. La fin de la matinée approche, le train nous rejoint à Aviemore. Chacun prend place à bord, le déjeuner est servi et le claquement rythmé des bogies sur les rails ne trouble en rien ce moment privilégié de bonheur. Le Royal Scotsman file à fière allure vers Inverness en passant par le champ de bataille de Culloden. Le groupe se dirige par le bus vers le château Cawdor qui aurait inspiré Shakespeare pour Macbeth. La propriété se dévoile avec son château très cossu habité par ses propriétaires une grande partie de l’année. Puis, nous arpentons ses prairies environnantes où les chevaux sont rois, son vaste parc floral composé de roses, lupins et rhododendrons à profusion. A 16h, nombre d’entre-nous ne manquent pour rien au monde le rite de l’afternoon tea.
La visite s’achève, ” Q ” invite ses hôtes avec délicatesse, à reprendre le train à Nairn. Le signal du départ pour Keith est donné. Nous longeons partiellement la côte puis de vastes entrepôts d’une firme de whisky réputée. Peu avant l’heure du dîner, dans la voiture bar, des passagers bavardent avec leurs camarades de voyage, partagent leurs impressions et dégustent un malt confortablement installés dans de moelleux fauteuils aux tons voilés. Nous nous arrêtons à Dundee pour la nuit. Le matin le train quitte le quai et file vers Edimbourg. Il ne faut surtout pas manquer le dernier breakfast avant l’arrivée. Breakfast, servi dans une vaisselle de Worcester. Il se distingue par une omelette au saumon saupoudrée de caviar. Un vrai régal… Notre train passe par l’estuaire de Tay et peu avant l’arrivée en gare d’Edimbourg, il emprunte l’un des plus beaux ponts du monde : le Forth Rail bridge, long de 2,5 km, construit à la fin du 19e siècle avec 50 000 tonnes de poutrelles d’acier long, là même où Alfred Hitchcock avait filmé en 1935 quelques scènes de son film ” Les 39 marches “. Hélas, il faut se rendre à l’évidence, la croisière prend fin. Nous arrivons en gare de Waverley. L’escapade romantique ne sera bientôt plus qu’un souvenir mais quel souvenir. Celui d’un merveilleux voyage qui s’est déroulé dans un écrin de raffinement exquis, de courtoisie et d’hospitalité inégalable.
Pour en savoir plus :
Belmond Hotels, Trains & Cruises propose avec le Royal Scotsman des croisières ferroviaires de 2 à 4 nuits permettant d’approcher au plus près le meilleur de l’Ecosse : visites de distilleries, de châteaux, balades dans les Highlands ou dans les îles. A noter : le Circuit ” Highlands “, la beauté sauvage des Highlands avec 2 nuits à bord du Royal Scotsman, le Circuit ” Western “, un voyage en panoramique de 3 nuits et le ” Classic ” avec 4 nuits à bord du train. Site web : www.belmond.com
(Photos : Belmond).
