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California Zephyr, une odyssée au long cours

Pour réaliser une grande aventure ferroviaire à travers le Far West, rendez-vous avec le California Zephyr d’Amtrak. Quatre mille kilomètres, cinquante-deux heures, deux nuits, sept États traversés, un voyage fantastique à travers l’Amérique…

À l’origine, il y avait un train qui se nommait le Silver Lady. Lors de l’inauguration du California Zephyr en 1949, les exploitants de la ligne invitent les premières passagères à se parer d’un corsage d’argent et à orner leurs cheveux d’orchidées orange, spécialement importées d’Hawaii. À l’époque, ce train tout inox, comporte des voitures-lits, des voitures-salons, des voitures-restaurants et les premières voitures panoramiques « Vista-Dome » permettant d’admirer le paysage depuis le toit des voitures. Le succès est au rendez-vous et maintes étoiles d’Hollywood le fréquente.. Avec l’essor de la voiture et de l’avion, le train est menacé.

Family room Superliner

En 1970, après vingt et un an de service continu, le train s’arrête et le City of San Francisco assure l’intérim jusqu’à la création d’Amtrak en 1971. Désormais, le San Francisco Zephyr opère le service entre Chicago et Denver puis le Rio Grande Zephyr plus à l’ouest part de Denver pour rallier Ogden dans l’Utah. Ce train inter-États sera opéré jusqu’en juillet 1983. En 1971, un plan de sauvetage des services ferroviaires voyageurs est engagé par l’État. En effet, les grandes compagnies privées en raison de la situation déficitaire des lignes se désintéressent du ferroviaire. Un nouveau train, le San Francisco Zéphyr, est créé par la National Railroad Passenger Corporation (Amtrak). Mais, pendant les dix premières années, l’itinéraire du Denver and Rio Grande Western Railroad utilise des voies différentes de celles de son concurrent Union Pacific, car, très indépendant, la société s’oppose au passage des trains de l’Amtrak sur ses voies et continue donc à exploiter son propre Denver Zephyr jusqu’en 1983, date à laquelle il passe la main à Amtrak. C’est alors que le train reprend son trajet initial et son nom.

Les trains intercontinentaux partent de Chicago…

De nos jours, avec Amtrak, le California Zephyr permet toujours de partir à la conquête de l’Ouest américain. Tout commence au départ de la célèbre Pennsylvania Station de New York. La traversée du continent nord-américain nécessite d’abord d’effectuer en près de vingt-quatre heures, à bord du Lake Shore Limited, le trajet qui relie New York à Chicago par la fameuse Waterlevel Line, littéralement la ligne au niveau des eaux, qui longe le grand lac Érié. En effet, les trains intercontinentaux partent de Chicago, grand nœud ferroviaire qui commande tout le réseau américain. À Chicago, l’ambiance est digne d’un aéroport. Après l’ enregistrement des bagages et des voyageurs ; rendez-vous sur le quai où  attend l’impressionnant California Zephyr Il est composé de locomotives chromées P 42 et d’une dizaine de voitures à étage de quatre mètres trente de haut. Un chef de voiture positionné à l’entrée de chacune d’elles indique l’emplacement du siège ou de la cabine.  A bord du train, constitué de différents types de voitures à deux niveaux, prennent place des touristes, une famille amish, une jeune femme en quête d’aventure vers l’ouest avec son énorme sac à dos … À chacun sa trajectoire et sa motivation. Les voitures les plus nombreuses, celles de 2e classe, dite « coach », sont équipées de fauteuils inclinables, et disposent d’une grande place pour étendre les jambes, confort apprécié étant donné la durée du voyage. Une voiture-salon panoramique, dotée de sièges pivotants, pour admirer le paysage, comporte également un comptoir de vente de mets simples et de boissons. Une voiture-restaurant propose des repas de qualité.

La 1re classe est représentée par les voitures-lits, proposant des petites cabines pour un ou deux voyageurs (« roomettes »), pour familles et handicapés. Des cabines de luxe Double room sont même dotées d’un coin-salon ainsi que d’une salle d’eau privée avec douche et toilettes. Journaux, boissons chaudes et froides, service de cabinier, ainsi que tous les repas à la voiture-restaurant, sont inclus en 1re classe. Midi sonnant : le convoi s’ébranle. C’est parti pour cinquante-deux heures de voyage et deux nuits à bord. Une odyssée de près de quatre mille kilomètres à travers sept États.Le chef de bord annonce au moyen de haut-parleurs crachotants les consignes de voyage, pendant que le train fend les plantations de maïs, de blé ou de soja d’où émergent quelques fermes typiques. La faible allure du California Zephyr permet d’admirer tranquillement le paysage, voire de se faire doubler par les innombrables et imposants trains de marchandises à la longueur spectaculaire.

Ici, le temps est suspendu…

Le trajet est calculé pour que les interminables plaines du Middle West soient traversées de nuit. Peu après le départ de Chicago, le regard se porte sur d’ immenses champs de maïs qui s’étendent à perte de vue, sans âme qui vive, et qui sont coupés de temps à autre par une route poussiéreuse coupant la voie ferrée à angle droit. Le voyage à bord du California-Zephyr permet de lire, d’écouter de la musique ou tout simplement de ne rien faire. Ici, le temps est suspendu, la lenteur du train incite à l’abandon et à la décontraction. Côté restauration, le service se fait à table sur réservation, plats préparés sur place avec salades, burgers, pâtes ou viandes au choix ! La qualité est bien supérieure à celle de bien des réseaux européens. La voiture-restaurant à deux niveaux comporte une véritable cuisine avec fourneaux, plaques de cuisson, tables de découpe et chambres froides. Au niveau supérieur, la salle à manger permet de recevoir de quarante-quatre à cinquante convives. La viande est découpée par le chef de cuisine et préparée au goût du client. Les légumes, crudités et fruits sont frais, car les fournisseurs se ravitaillent sur les marchés locaux. En cours de route, le plein des réserves de la voiture-restaurant est fait par les grossistes de la ville où le train fait étape.

La ville de Denver…

Après le franchissement du légendaire Mississippi qui trace la frontière entre l’Illinois et l’Iowa,  la ville de Denver est atteinte par le California-Zephyr vers neuf heures du matin.. Point clé de la desserte ferroviaire de l’Ouest américain, Denver et sa gare historique sont aussi l’occasion d’un bon check-up du matériel. Vitres nettoyées, plein de nourriture, de fuel et d’eau.Bien vite, le train enchaîne courbes et tunnels, dont le plus long, le Moffat Tunnel, ne fait pas moins de dix kilomètres !

Le tracé vertigineux des Rocheuses mène jusqu’à trois mille mètres d’altitude. Une telle altitude pour un train classique pesant mille tonnes, et sans crémaillère, est un record que les lignes de montagne européennes envieraient. On distingue des promontoires rocheux flamboyants. Toutes les nuances de rouge, jaune et orange se déclinent au fil des canyons qui se succèdent, dont l’exceptionnel Ruby Canyon.

Un décor de légende…

Après la station de ski de Winter Park, le California Zephyr longe l’état du Colorado tout en franchissant d’innombrables canyons. Les passagers se relaient tout naturellement au sein de la voiture panoramique très prisée pour ses fenêtres et son toit vitrés afin d’admirer le décor de légende. Grand Junction, brûlante de soleil est ralliée en fin de journée,. Sa petite gare en bois permet à quelques Américains en Stetson de monter à bord. À la tombée de la nuit, le train arrive sur Salt Lake City et le Grand Lac Salé, qui est contourné par le sud. Au petit matin, le désert du Nevada s’offre en spectacle !

Certains voyageurs choisissent de quitter le California Zephyr en cours de route et de le reprendre quelques jours plus tard. Il est conseillé de descendre à Salt Lake City, pour une escapade de quelques jours à la découverte du Grand Canyon, de Monument Valley, de Bryce Canyon, sans oublier de se rendre à Promontory Point dans l’Utah pour voir l’émouvant musée ferroviaire bâti sur le lieu où le 10 mai 1869, fut achevée la construction du premier transcontinental, symbolisée par la pose d’un clou d’or dans une traverse de bois. Après le Nevada, California Zephyr entame la désertique traversée de la Sierra Nevada.

Le tracé comporte plusieurs courbes en fer à cheval pour franchir la montagne par le col sauvage de Donner. Il ouvre sur l’interminable descente vers la Californie en passant par Sacramento. Le paysage est âpre, aride, et sur les pitons rocheux rouges, on cherche des yeux un guetteur indien à cheval. Enfin, c’est l’arrivée. A la demande de passagers, les deux chauffeurs et le mécano posent devant l’énorme locomotive P42 dans la petite gare d’Emeryville. Reste à rejoindre le centre de San Francisco, distant de dix-huit kilomètres. Welcome to the Golden State !

Voyagiste : 

Back Roads, le spécialiste des voyages sur mesure en  Amérique du Nord vous propose le California Zephyr de Chicago à Salt Lake City  : départs quotidiens – départ de Chicago J1 à 14h – arrivée à Salt Lake City J+1 à 23h15 – prix à partir de en siège classique (avec quand même pas mal de place pour les jambes mais une inclinaison limitée) : 113 € par personne.  Prix en Superliner Roomette : à partir de 1343 € (prix pour roomette  2 personnes – pour une seule personne le prix est quasiment le même : 300 € de moins seulement (environ) – le prix inclut les repas). Infos/Réservations : tél. 01 43 22  65 65 – www.backroads.fr

Pour en savoir plus :

Consulter le site web de la compagnie ferroviaire Amtrak en français : https://francais.amtrak.com/home

(Photos : E.Scotto et Amtrak).

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