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Vagabonder au cœur de l’Espagne Verte à bord du Transcantabrico

Entre Bilbao et Saint-Jacques de Compostelle, contemplez les sites verdoyants du nord de la péninsule ibérique à bord du plus ancien train de luxe espagnol, le Transcantabrico. Découverte…

Inauguré en 1983 et géré par l’entreprise publique FEVE, le Transcantabrique (Transcantábrico en castillan), c’est un train-hôtel luxueux qui part de Bilbao. Il longe la mer Cantabrique en passant par quatre régions : le Pays Basque, la Cantabrie, les Asturies et la Galice, pour arriver à Saint-Jacques de Compostelle. Ce train circule sur des voies métriques, c’est-à-dire, avec une largeur de voie permettant de passer dans des endroits dans lesquels les trains normaux ne peuvent accéder.

L’attraction de Bilbao et du Musée Guggenheim…

Les passagers arrivent des quatre coins de la planète. Ils se retrouvent à Bilbao pour une visite de la capitale du Pays Basque. Cette ville souffrait, il y a 20 ans encore, d’une profonde crise économique dans laquelle l’avait plongée le déclin de ses mines de fer et de ses industries métallurgiques. La cité était donc terne et déprimée. Pour lui donner un nouveau souffle, l’administration décide alors un vaste plan de revitalisation urbaine auquel de célèbres architectes sont conviés à participer. Federico Soriano dessine le Palais des Congrès, Santiago Calatrava modernise l’aéroport, Norman Foster conçoit le métro mais l’élément le plus marquant arrive par l’Américain Frank O. Gehry.

La Fondation Guggenheim, qui possédait déjà des musées à New York et Venise fait entrer ses prestigieuses collections d’art moderne et contemporain à Bilbao. La ville se charge du projet de musée et de son financement. Frank O. Gehry imagine le Guggenheim de Bilbao. Il conçoit des plans complexes et utilise des logiciels informatiques fabriqués sur mesure. En 1997, le monument architectural composé de volumes courbés, interconnectés et recouverts de verre, de pierre et surtout de titane -un métal censé rappeler le passé industriel local et refléter les eaux de l’estuaire du fleuve Nervion- crée l’évènement. A l’intérieur, le musée présente trois étages articulés autour d’un patio central, le tout ouvrant sur des perspectives étonnantes. Il présente 11.000 m2 de surfaces d’exposition. Si le bâtiment alimente les conversations, les habitants de Bilbao étaient loin d’imaginer les retombées économiques que le Musée Guggenheim allait leur apporter. Le lieu attire un nombre important de touristes, entraînant l’ouverture de multiples hôtels, restaurants et autres boutiques. Le centre historique de la ville, entame alors la restauration de ses bâtiments médiévaux ou Renaissance

Embarquement immédiat…

Pour les 46 passagers du Transcantabrico (pas un de plus) qui arrivent à Bilbao, la magie opère dès l’arrivée dans la superbe gare Art nouveau, réputée comme étant l’une des plus belles d’Espagne. L’immense train composé de 14 voitures Pullman à la livrée bleue et crème dévoile un splendide intérieur : marqueteries, bois ciré à la perfection, tapis, dorures et porcelaine. L’atmosphère rappelle les Années Folles. Les voyageurs prennent place à bord Transcantabrico pour un périple de près de 600 km, ponctué de multiples surprises et découvertes. Chacun est accueilli par un personnel en uniforme qui sert le champagne dans les 4 voitures-salons (bar, pub, bibliothèque et salon de jeux. Puis le moment est venu de s’installer dans sa chambre-cabine, de petite taille mais luxueuse. Chaque cabine comporte un lit double, radio, minibar, air conditionné, espaces de rangement bien pensés et une salle de bain privée équipée de toilettes, d’un évier et d’une douche à jets hydro-massants. Un privilège sur un train !

De vertes vallées et des montagnes…

Un signal sonore retentit puis le train se met lentement en mouvement. Un voyage sous forme de rêve éveillé débute. Les voitures-salons,véritables bijoux ferroviaires, permettent d’admirer les panoramas. Pendant que les passagers sont au restaurant, le programme du lendemain est glissé sous la porte des cabines et les lits sont préparés pour la nuit. Pour le confort des clients et au cas où ils souhaiteraient prolonger leur séjour en ville, le train reste en gare jusqu’au matin.

Le train serpente au milieu de vallées particulièrement verdoyantes, traverse les montagnes et flirte avec les vagues de la mer Cantabrique avec l’océan Atlantique, au fond, qui se confond avec l’horizon. L’Espagne verte est bien là. Les passagers sont invités déambuler au cœur des charmantes cités maritimes comme Santander ou Gijón. Outre l’atmosphère chic suranné qu’offre le Transcantabrico, on découvre en chemin des villes et villages pittoresques ainsi que des paysages étonnants bordés d’épaisses forêts. Le périple est également gastronomique. Chaque halte donne lieu à un excellent repas. Place à une profusion de fruits de mer et de poissons finement préparés au sein de restaurants réputés sur le littoral. Mais les viandes, fromages et charcuteries, souvent réinventés avec talent, s’invitent aussi sur les tables à l’intérieur des terres. Le Transcantábrico est le plus ancien train de la péninsule Ibérique et l’un des plus luxueux au monde. A 8h, le matin, une hôtesse fait tinter une cloche dans les couloirs, pile 30 minutes avant l’ouverture des buffets du petit déjeuner. Le breakfast servi dans les voitures salons propose une étonnante variété de spécialités régionales. En général, à ce moment, le train parcourt quelques kilomètres en direction du premier lieu de visite. Le petit-déjeuner est un moment privilégié pour admirer le paysage qui défile.

Le temps des excursions est venu…

En Cantabrie, petite communauté de 600.000 habitants au territoire recouvert de montagnes, le Transcantabrico s’arrête notamment dans la capitale : Santander. Une visite est programmée au Centre d’art Botín (du nom du célèbre banquier Emilio Botín), conçu par l’architecte et lauréat du prix Pritzker, Renzo Piano. La lumière et la légèreté sont les aspects majeurs qu’a privilégié l’architecte pour concevoir l’édifice. En porte-à-faux au-dessus de la mer, le bâtiment est suspendu sur des piliers et des colonnes à hauteur de la cimes des arbres des Jardins de Pereda.

Puis, en bus, on longe la baie, connue comme étant l’une des plus belles au monde. On y admire d’innombrables villas et le casino Belle Epoque lové, face aux longues plages de sable. Tout cela rappelle que la cité fut une station balnéaire très courue au début du siècle passé. Le lendemain, à 10h, l’équipage du Transcantabrico nous accompagne jusqu’au bus de luxe, stationné devant la gare. Puis, le véhicule se faufile entre les collines jusqu’aux célèbres cavernes d’Altamira. Le Musée de l’Altamira, fait le bonheur des fans d’archéologie. Il permet de découvrir la reproduction parfaite des fresques préhistoriques de la grotte de l’Altamira, découverte par hasard en 1879 et désormais classée au Patrimoine de l’Humanité de l’Unesco. Dessins et couleurs sont quasi intacts, mais, pour des raisons de conservation, l’ensemble n’est malheureusement plus accessible au public… Mais à 200 mètres de là, les visiteurs peuvent notamment voir la reconstitution exacte de la grotte.

Santillana del Mar, splendide village médiéval…

Le voyage se poursuit sur la route des pèlerins par Santillana del Mar, nommé « Plus beau village du pays » par les Espagnols, jusqu’à Comillas, le village des archevêques. Ce village de pêcheurs à la plage de sable doré, surprend le visiteur par son architecture moderniste influencée par les Catalans, et particulièrement par l’architecte Gaudí. Retour au train. Il reste juste assez de temps pour une bonne douche – dans les généreux compartiments. Le dîner est prévu au prochain village côtier. A gauche de la terrasse du restaurant, les vagues se fracassent contre les falaises dans une atmosphère emplie d’embruns, tandis que de paisibles plages s’étendent sur la droite, protégées par les pics majestueux qui scintillent au crépuscule.

Gijón et Oviedo,  un patrimoine exceptionnel…

Le Transcantabrico vous emmène jusqu’à Gijón, une ville tournée vers la mer. On peut faire une halte à l’Aquarium, arpenter le quartier pittoresque de Cimavilla, la plage très prisée de San Lorenzo, la Cité de la Culture ou le Jardin botanique Atlántico. De bon matin, les roues couinent sur les rails quand le train s’ébranle après avoir passé la nuit à l’arrêt en gare. Dans le paysage asturien se succèdent à nouveau des côtes pentues évoquant de plus en plus l’Irlande. Un réel paysage de cinéma qui accompagne le petit-déjeuner.  Le bus nous conduit, aujourd’hui en excursion jusqu’à Oviedo qui se caractérise par un centre historique élégant. Oviedo abrite une splendide cathédrale, gardienne de la Croix de la Victoire, que Pelayo brandissait lors de la bataille de Coradonga (symbole du début de la Reconquista). Quant à Luarca, la pittoresque cité portuaire, elle offre au regard des maisons immaculées qui s’étalent en escaliers autour d’une pittoresque petite baie où mouillent les bateaux. Puis vient Ferrol, terminus du train. Le temps est venu de quitter notre adorable écrin ferroviaire. C’est l’heure des adieux avec l’équipage du Transcantabrico pour gagner la dernière étape du périple : Saint-Jacques de Compostelle.

Saint-Jacques de Compostelle, ville sainte…

Saint-Jacques est, on le sait, bien plus qu’un centre historique déclaré Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco; bien plus qu’une cité au tracé médiéval et dont les ruelles pavées abritent de splendides églises, couvents, monastères et palais, pour la plupart baroques ou néoclassiques. Pour les chrétiens, en effet, elle est surtout ville sainte et leur seconde destination de pèlerinage après Rome. Le cœur de la ville est la place de l’Obradoiro, entourée d’édifices monumentaux. À eux seuls, ils illustrent toute l’histoire architecturale de la cité, ainsi que ses diverses fonctions : religieuse, touristique, académique et administrative. On y trouve d’abord l’ancien Hospice royal et son remarquable portail de style plateresque. Fondé au 15e siècle par les rois catholiques pour héberger les pèlerins, il est aujourd’hui devenu un hôtel de caractère (un Parador) : l’Hostal de los Reyes Catolicos.

Face à lui, le bâtiment du Collège de San Jeronimo accueille le Rectorat de l’Université de Santiago qui, créée au 16e siècle, est l’une des plus anciennes et des plus importantes d’Espagne. L’immense rectangle néoclassique qui borde un autre côté de l’esplanade fut quant à lui construit au 18e siècle pour abriter un séminaire, désormais remplacé par les sièges du Conseil municipal et du Gouvernement régional autonome de Galice. Et puis, il y a la cathédrale, dont les volumes baroques de la façade sont aussi imposants que sa renommée dans le monde chrétien. Destination finale des pèlerins, c’est elle, en effet, qui sert d’écrin aux reliques de saint Jacques.

Pour en savoir plus :

Consulter le site web dédié au train Transcantabrico : www.transcantabrico.com

Site de l’Office espagnol du tourisme : www.spain.info

(Photos : E.Scotto).

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