A bord du RV La Marguerite, chaque voyageur à la chance de glisser sur le majestueux fleuve Mékong pour rejoindre Phnom Penh puis les mythiques temples d’Angkor. Une croisière culturelle riche en émotions. Découverte…
Dernière partie
Le lendemain matin, le navire jette l’ancre au beau milieu du Mékong. Nous sommes arrivés près de Cai Be. Les plus matinaux admirent le lever du soleil depuis la fenêtre de leur cabine.Un sampan vient d’accoster près de la Marguerite, il est à présent l’heure de prendre place sur cette petite embarcation pour approcher de plus près Cai Be et son étonnant marché flottant… un œil sur la cathédrale gothique puis on fait quelques pas à terre pour toucher de beaux bâtiments coloniaux et arpenter quelques jardins.
Sa Dec, le Vietnam de Marguerite Duras…
On entre de plain pied dans l’univers de Marguerite Duras qui a passée son enfance à Sa Dec, une ville abondante du Mékong surnommée le jardin de la Cochinchine pour son horticulture. Jean-Jacques Annaud y a tourné quelques scènes de son film “L’Amant”. Sous la chaleur, on déambule au coeur d’un vaste marché qui regorge de poissons, épices… fruit et légumes dans une myriade de couleurs. Le passage de cyclomoteurs est incessant… mais chacun trouve sa place, même le piéton. Tout se fait dans la bonne humeur. Direction la maison de M. Huynh Thuy Le – l’Amant chinois de Marguerite. Cette maison devenue un petit musée de “L’Amant”, mieux on dirait un lieu de pélerinage.
Phnom Penh, l’âme Kmer…
En soirée retour à bord de La Marguerite pour prendre un peu de repos, naviguer et halte à Tan Chau. Une petite ville qui borde le Mékong. Visite d’un élevage de poissons, une courte marche dans le village, un halte dans un atelier de tissage de la soie. Des cyclo-pousses nous ramènent dans une joyeuse ambiance jusqu’à à la jetée et retour à bord. L’après-midi est consacrée à la navigation et au passage de la frontière vietnamo-cambodgienne… et route vers Phnom Penh. Tôt le matin, le bateau s’amarre sur les quais de la capitale du Cambodge. C’est saisissant, la ville a conservé une partie de son charme français. L’ancienne architecture coloniale fait la part belle aux cafés et restaurants. Un détour s’impose par l’élégant et éblouissant Palais Royal dont l’architecture est très proche du palais Royal de Bangkok. On ne manque pas un passage par la spectaculaire Pagode d’Argent au sol pavé de 6000 dalles en argent massif, haut lieu de la culture puis la visite du Musée National qui rassemble une riche collection d’art kmer. L’après-midi est consacrée à la découverte de l’ancien lycée S21, un ancien centre de détention qui durant le conflit de 1975 à 1979 fut tristement utilisé comme centre de torture par les Khmers rouges.
Tôt le matin, départ de Phnom Penh du Rv La Marguerite pour rejoindre par le fleuve, Koh Chong, connu pour le tissage de la soie. Dans l’après-midi, arrête au village de Peam Chi Kang pour une visite du monastère et saluer les enfants d’une école. Un grand moment de convivialité. Puis route vers Oudong, située à une quarantaine de kilomètres de Phnom Penh. Cette localité fut la capitale du Cambodge entre 1618 et 1866. Un court transfert par bus nous amène près d’une colline qui abrite de nombreux stupas datant de l’époque des derniers rois Kmers. Au programme, une visite du temple pré-angkorien de Wat Hanchey dont les structures en briques datent du 8e siècle.
Une balade dans la campagne cambodgienne nous mène à Kampong Tralach. On y admire le vihara de la pagode de Wat Kampong Leu. Isolée au milieu des rizières, cette modeste pagode datant du siècle dernier recèle de magnifiques peintures murales.
Le Cambodge et ses contrastes…
Croisière de retour en aval pendant le déjeuner puis découverte de Kampong Cham. Nous prenons le bus pour la visite du temple de Wat Nokor. Un temple coloré que l’on peut qualifier de “moderne Wat”. Le périple se poursuit sur le fleuve Tonle, reliant le lac de Tonle avec le Mékong et le fleuve Bassac à Phnom Penh. Un point culminant du voyage. Les temples abondent le long des rives à Kampong Chhnang, et nous admirons la riche tapisserie de la vie rurale cambodgienne et ses marchés animés. A bord de petites embarcations, on apprécie de sillonner le “quartier” du village flottant qui conserve un aspect très authentique. Notre regard est attiré par les magasins, les échoppes des multiples artisans et commerçants. On observe avec plaisir la population évoluer en bateau à travers le réseau de canaux. Traversée du lac de Tonle Sap, le grand lac du Cambodge, long de plus de 150 kilomètres, pour atteindre à l’aube le port de Siem Reap.
Le spectacle à ciel ouvert des temples d’Angkor…
Pour les anciens Khmers, le Mékong était le domaine des Nâgas, ces dieux serpents, gardiens des eaux et dispensateurs de richesses. Aujourd’hui, les pèlerins portent encore leurs offrandes aux Nâgas de pierre qui ornent et dessinent les allées des temples d’Angkor Vat. Pour les princes bâtisseurs de l’Empire Angkorien (IXe au XVe), l’eau était essentielle et sacrée, d’ingénieux systèmes de régulation et d’irrigation furent creusés.
Les archéologues découvrirent des bas-reliefs et des sculptures au sein même des bassins d’Angkor, dans les endroits les plus inattendus y compris, dans les sources et les torrents du mont Kulen, le berceau de la dynastie. Plus tard, les temples-montagnes et les pagodes furent dédiés à Bouddha. Parmi eux, culminant de beauté, vous aurez le souffle coupé devant les tours-visages d’Angkor Thom orientées aux quatre vents. À l’ombre des fromagers, les sourires apaisés de ces géants de pierre accueillent immuablement la foule orangée des bonzes et des pèlerins. Ainsi, nous sommes initiés à la vie fantasque de cette civilisation perdue au cœur de la jungle. Pour une première approche, on ne saurait trop vous conseiller de vous rendre au Batey Srei “la perle d’Angkor” ou Citadelle des femmes construit sous le règne de Jayavarnam V au 10e siècle. Il s’agit certainement de l’un des plus beaux temples avec ses fresques finement ciselées.
On poursuit par le cœur de la cité d’Angkor Thom, et le temple du Bayon. Extrêmement complexe et imposant, ce dernier n’a pas livré tous ses secrets. Unique avec ses 37 tours décorées de très nombreux visages souriants sans que la signification en ait été révélée. Les chercheurs pensent que l’on comptait 54 tours à l’origine. Monument le plus caractéristique de l’époque Jayavarman VII. Les bas-reliefs décrivent avec précision l’histoire politique, économique et sociale de l’Empire Kmer. C’est l’un des plus beaux monuments d’Angkor. Pour le côté “carte postale”, rendez-vous au Ta Prohm, (“le vieux Brahma”) construit au 12e sècle sous le règne de Javavarnam VII et dédié à sa mère. Il est immergé dans une végétation tropicale et envahi par d’immense fromagers. Un vrai régal !
Bien sûr à Angkor, on a l’embarras du choix… mais on passe obligatoirement par le Srah Srang, un lac artificiel entouré de gradins maçonnés et utilisés pour les cérémonies et les bains royaux. Et puis, il faut garder le mythe pour la fin du voyage… et flâner dans le temple Angkor Wat. Il fut édifié au 12e siècle autour d’un temple d’Etat à cinq tours consacré à Vishnou. Son exécution est totalement empreinte de symbolisme religieux. La douve rappelle les océans mythiques entourant la terre. Les galeries concentriques représentent les montagnes qui entourent le Mont Meru, résidence des Dieux, les tours en constituant les pics. Et l’élévation progressive des niveaux vers le sommet du temple matérialise l’ascension de la montagne sacrée elle-même.
Ce temple de la “Capitale” symbolise l’aboutissement de l’art Kmer. Il s’agit d’un temple funéraire dédié à Vishnou très impressionnant avec ses 800 m de galeries ornées de bas-reliefs. Si vous avez un peu de temps… faites-donc un détour par Neak Pean, (les Nagas enroulés), petit temple de grès entouré de quatre bassins. L’ensemble est censé représenter l’Univers. Puis le Preah Khan, (le Sabre sacré) qui couvre un large espace entouré de douves. Ce temple considérable est richement décoré de bas-reliefs décrivant des scènes épiques hindoues et des motifs bouddhistes. Visite du Takéo, le sanctuaire du joyau de cristal. Cet ensemble classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité devient un site de plus en plus fréquenté… et ce n’est pas prêt de s’arrêter. On ne vous conseillera jamais assez de réaliser sans tarder une croisière sur le Mékong car… dans les prochaines années, on risque fort d’assister à la circulation de trop nombreux bateaux destinés aux touristes. L’authenticité des escales s’en trouvera fortement altérée…
Pratique
Cette croisière francophone de 14 jours / 13 nuits proposée par Rivages du Monde a pour nom : “L’odyssée du fleuve Mékong” et permet d’approcher le Vietnam et le Cambodge. Présence d’un accompagnateur-directeur de croisière français et de guides locaux francophones.
– Formalités : Posséder un passeport valable 6 mois après retour pour les ressortissants français et obtenir un Visa vietnamien et un visa cambodgien avant le départ. Rivages du Monde possède un service visas pour vous faciliter les démarches – A savoir : – En fonction du niveau des eaux et, particulièrement dans la région du lac Tonle, le programme peut subir de légères modifications – Possibilité d’ajouter une extension à la “Baie d’Halong” à la croisière.
Pour en savoir plus :
Consulter le site web : www.rivagesdumonde.fr
(Photos : E.Scotto, D.Krauskopf et Rivages du Monde).
