Dans sa livrée noire et blanche, le luxueux M/s Nieuw Amsterdam, embarque quelques 2000 passagers à son bord pour des croisières romantiques vers la Grèce, la Croatie et la Turquie. Découverte…
Quel bonheur d’embarquer sous le soleil à Venise pour débuter un périple de 12 jours à bord M/s Nieuw Amsterdam (MS pour motor ship ou navire à moteur) construit en 2010 à Fincantieri, non loin d’ailleurs de la cité des Doges. D’emblée, on remarque que ce paquebot se distingue par le raffinement des matériaux utilisés, le design sobre et élégant des salles communes et bien plus encore. Les architectes d’intérieur ont particulièrement recherché le confort en dessinant des cabines spacieuses avec lits jumeaux séparés, convertibles en un lit double et une salle de bain privée avec bain douche. Tous les passagers prennent possession de leur douillette cabine avec vue extérieure et balcon… et sont fins prêts à sillonner la mer Adriatique et la Méditerranée pour un périple de quelques 1700 milles…
L’attrait de Venise…
Une fois installé, bien vite, on quitte le bord pour partir à la découverte de Venise… une destination à part, étonnante, fascinante, vibrante, riche en histoire et culture… Au sein de cette cité unique l’art de vivre et l’art en sont les atouts majeurs depuis des siècles. Depuis la fin de son âge d’or, la Sérénissime est toujours élevée au rang de mythe. Tout suite, on se retrouve près du Grand Canal avec le vaporetto, les gondoles, les ponts et… la foule. On se presse vers les sites les plus prestigieux : la Piazza San Marco, le Palais des Doges, le pont Rialto, San Giorgio Maggiore, le musée Guggenheim, la pont de l’Académie ou le Palais Grassi… Tout ce qui symbolise la cité et son raffinement architectural avec sa myriade de styles : vénéto-byzantin, roman, gothique et baroque. Après deux jours passées à se perdre dans le dédale des ruelles, le paquebot largue les amarres… quel spectacle ! Depuis les ponts on domine Venise qui semble être devenue une cité miniature… un passage par la lagune et l’on vogue déjà en mer Adriatique.
Une journée de plaisirs en mer…
C’est parti pour une journée de plaisirs en mer… Avec ses lignes profilées, son service attentif et son élégance, le M/s Nieuw Amsterdam est classé pour son standing parmi les plus beaux bateaux de croisière de taille moyenne. On ressent immédiatement une atmosphère propre à la compagnie Holland America Line. Avec près d’un membre d’équipage pour deux passagers encadrés par des officiers pour la plupart néerlandais, vous pénétrez dans un univers où chacun est aux petits soins des passagers. Les activités ne manquent pas. Les croisiéristes sont invités à flâner dans la galerie d’art, à déguster un cocktail, se rendre à la salle de cinéma, à participer à des quizz, suivre des cours d’informatique, contempler la mer depuis l’espace privatif Cabana Club, se faire dorloter au Greenhouse Spa… Puis vient la très attendue escale à Kotor au Monténégro. Mais avant de jeter l’ancre, quel régal de naviguer sur le plus long et plus profond des fjords de la mer Adriatique : les bouches du Kotor.
Classées au patrimoine mondial de l’Unesco ces “bouches” sont formées par un estuaire ramifié qui s’enfonce de 28 km dans les terres et composées de plusieurs baies reliées entre elles par des canaux naturels. On admire au passage de jolis et tranquilles petits villages comme Pétrac ou Risan… On touche presque l’île de Gospa od skrpjela (La vierge Marie des Rochers), l’île pittoresque de St Stephan puis le navire arrive à Kotor. Une cité de charme bâtie sur les pentes de la montagne Loucen entourée de murailles datant de l’époque bysantine. Il fait bon s’arrêter quelques heures à Kotor pour une flânerie enchanteresse.
Retour à bord…
A peine débarqué du “tender” qui nous permet de rejoindre le paquebot qui mouille à moins d’un kilomètre du rivage, on trouve en cabine le journal de bord -ce journal qui nous invite à participer à une multitude d’activités- il nous rappelle qu’une dégustation de chocolat est prévue ce soir dans l’atrium ou encore une vente aux enchères d’oeuvres d’art… Certains se prélassent dans les salons panoramiques Silk Den (on a particulièrement apprécié cet espace zen), Explorations Café autour d’un verre ou assis confortablement dans un fauteuil, d’autres se retrouvent dans le vaste atrium, la salle à manger à deux niveaux “Manhattan” (proposant deux services pour le dîner dont un en Open Seating), ou au restaurant italien Canaletto, ou encore au gastronomique Pinnacle, sans oublier dans les boutiques… Cap sur Le Pirée considéré comme le principal port de la Grèce qui fut modernisé pour les Jeux olympiques de 2004.
Dès l’arrivée tôt le matin du navire ; du Pirée, les passagers se dirigent rapidement vers l’Acropole” (qui signifie ville à l’écart). A Athènes, l’Acropole s’élève au-dessus de la capitale bien entendu et la vue y est très impressionnante. Le visiteur perçoit la grandeur de la Grèce Antique. Un détour s’impose par le fort intéressant Musée de l’Acropole implanté à proximité. Dans ce bâtiment à l’architecture très contemporaine et fort réussi, on y admire des objets provenant des monuments et des fouilles sur l’Acropole : bas-reliefs, statues et céramiques allant de la préhistoire à l’antiquité tardive. De retour à bord en fin de journée, on prend plaisir à arpenter soit les coursives ouvertes sur la mer ou le pont “Promenade” du M/s Nieuw Amsterdam. Ce pont abrite la magnifique salle de spectacle “Show room at Sea”, lieu de tous les spectacles et revues ; une galerie photos ; un bar de dégustation de vin ; un centre culinaire où le chef vient faire des démonstrations lors des journées en mer.
Une croisière stylée…
En prenant un peu de hauteur, en rejoignant le Lido Deck, place à la décontraction ou à une séance de farniente près de l’une des piscines et bains bouillonnants. On apprécie aussi l’atmosphère des restaurants-buffets du Lido. Pour ceux qui partent en croisière en famille, la compagnie a pensé à tous. En effet, une équipe d’animateurs propose aux enfants un espace dédié. Ces derniers ont un accès privilégié à des aires de jeux intérieures et extérieures. Les adolescents peuvent même se réunir dans un espace prévu tout spécialement pour eux.
Quand vient l’heure du dîner, les passagers dégustent une excellente cuisine. Un personnel attentif mais en rien guindé veille discrètement au bon déroulement du service. Situé sur deux niveaux à l’arrière du navire, “Le Manhattan” offre en prime une vue panoramique sur la mer. Voilà qui apporte une touche romantique à la soirée. Durant la croisière, moyennant un modeste supplément, un passage par Le Grill “Pinnacle” est presque obligé. Son cadre très intimiste et raffiné, fait oublié le temps du dîner que les passagers sont à bord d’un paquebot. Parce qu’ à peine plus d’une vingtaine de tables sont dressées avec grand soin ; et les mets proposés sont raffinés. On vit l’expérience d’un réel rendez-vous gastronomique. Non loin, les joueurs disposent d’un vaste casino et de bars. C’est sans compter avec le Café “Explorations” où l’on apprécie une pause à tout moment. En effet, ce salon cosy est le lieu de rencontre par excellence autour d’un livre et d’un café. Parfois, on ne sait plus “où donner de la tête” tant les spectacles, conférences, et animations sont nombreuses diverses et variées chaque jour pour satisfaire les attentes de la plupart des passagers. Mais il est vrai qu’il est difficile de participer à toutes les activités mentionnées dans le Journal de bord… il faut faire des choix !
Istanbul, une escale magique…
Après une nuit de navigation, au petit matin le paquebot approche les Dardanelles. Ce détroit long de 61 km et large seulement de 1 à 6 km, constitue le passage maritime reliant la mer Égée à la mer de Marmara. Originellement, le terme de “Dardanelles” désignait les régions situées de part et d’autre du détroit. Il doit son nom à un héros de la mythologie grecque appelé “Dardanos” qui aurait été le fondateur légendaire de Troie. La possession de ce détroit, comme de celui du Bosphore, permet le contrôle des liaisons maritimes entre la mer Méditerranée et la mer Noire. Après une belle navigation, à l’horizon se dresse fièrement Istanbul. A cheval entre l’Europe et l’Asie, la Turquie présente un double-visage très appréciable à travers cette métropole de presque 20 millions d’habitants avec ses environs. Ce carrefour commercial et culturel abrite les vestiges des différents peuples qui se sont disputés le pays. Traditions et modernité se côtoient parfaitement à Istanbul où les hammams traditionnels prodiguent les soins ancestraux tandis que les yachts et cargos voguent sur le Bosphore. On ne manque pas de visiter au cours de l’escale, l’étonnante basilique Sainte-Sophie et ses mosaïques byzantines, la Mosquée Bleue et son immense coupole de plus de 33m de diamètre, le palais Topkapi, siège de l’Empire Ottoman et le palais de Dolmabahçe. Des incontournables ! N’oubliez pas le Grand bazar, un marché s’étendant sur 30 hectares et comptant plus de 2 000 boutiques et échoppes. On déniche de délicieux épices, des produits artisanaux, des tapis, des céramiques et de nombreux autres produits typiques.
Mykonos, Kusadasi… des incontournables…
Le soir venu, de retour à bord, ceux qui ont encore de l’énergie se retrouvent dans la piscine du pont Lido qui peut être recouverte en cas d’intempéries par un dôme de verre amovible. Ils ont aussi à leur disposition un terrain de basket-ball et une salle de musculation panoramique située à l’avant du navire. A bord comme l’ambiance est toujours festive, les passagers sont conviés à déguster des mets turcs autour d’un buffet spécialement préparé pour cette escale de choix. Installés autour de tables disposées autour de la piscine, chacun profite d’un magnifique coucher de soleil sur Istanbul et le Bosphore. Magique ! Puis l’itinéraire du Nieuw Amsterdam nous fait plonger dans l’ambiance de l’île de Mykonos cosmopolite et touristique… De nombreux qualificatifs s’abattent sur l’île vedette des Cyclades et font parfois oublier qu’elle est avant tout l’une des plus belles et des plus typiques.
L’architecture présente de petits bâtiments carrés d’un ou deux étages blanchis à la chaux avec des volets bleus. On croise encore un vieux pêcheur vendant son poisson sur le port, un pélican en goguette ou un paysan tirant un âne. Mykonos a su préserver son patrimoine naturel et historique malgré l’affluence touristique.
Cap sur Kusadasi pour visiter Ephèse. Lors de l’excursion, on nous rappelle qu’Éphèse fut un des centres commerciaux, politiques et religieux les plus importants de l’antiquité. La divinité protectrice de la cité, était la déesse Artémis, déesse de la chasse et de la fécondité, à qui furent érigés trois sanctuaires et un magnifique temple. Ephèse fut un port majeur à l’époque antique, mais l’ensemble de la zone s’est progressivement ensablé et le site se trouve maintenant à près de 7 kilomètres de la côte.
Santorin, la star des Cyclades…
Mais la plupart des croisiéristes attendent avec une certaine impatience… Santorin. Le M/s Nieuw Amsterdam arrive au petit jour alors qu’une légère brume enveloppe l’archipel que l’on distingue assez mal. Mais très vite, le ciel se dégage et le paysage surprend… L’équipage met en place un service de chaloupes. Celui-ci permet de gagner Santorin et le petit archipel d’îles volcaniques situé dans la mer Égée (à environ 75 km au sud-est de la Grèce continentale).
Connue sous le nom de son île principale -Théra- , Santorin est la plus méridionale des Cyclades. Théra constitue le centre volcanique le plus actif de l’arc égéen et possède la plus large caldeira du monde. Santorin demeure un endroit rare où mythe et réalité se confondent. Elle serait dit-on l’origine du mythe de l’Atlantide.
La Holland America Line, une grande compagnie…
La compagnie a été fondée en 1873 sous le nom Holland-Amérique Steamship Company. Comme son siège social était à Rotterdam, elle est devenue la Holland America Line. Elle commença son activité par le transport de fret et de passagers pour les Pays-Bas et les Indes orientales néerlandaises par le biais du Canal de Suez. En 1895, la compagnie réalisa une première croisière touristique. En 1971, Holland America Line suspend son transport de passagers entre l’Europe et les États-Unis, avant de vendre sa division cargo en 1973, pour se concentrer sur les croisières. Elle devient filiale de la Carnival corporation en 1989.
Direction Split…
Lorsque l’on navigue à nouveau, chacun vit à son rythme, certains s’attardent dans l’ambiance feutrée d’une galerie d’art, de boutiques de luxe sur les ponts Promenade et Upper Promenade. Un Spa, une salle de fitness et un centre de beauté accueillent les amateurs de bien-être sur l’avant du bateau pour ne rien perdre des paysages qui défilent tandis que navire semble glisser sur la mer… pour atteindre bientôt Split, capitale et pôle économique de la Dalmatie -deuxième ville de Croatie- (190 000 habitants).
La cité croate mérite vraiment le détour. Fondée par l’empereur romain Dioclétien (245-313), ses richesses historiques et sa douceur de vivre séduisent. Cet empereur fit construire un immense palais pour finir sa vie dans le pays qui l’avait vu naître. Pendant trois siècles, les seuls occupants de cet édifice furent des monarques romains. Tout change au 7e siècle avec les invasions avares et slaves qui poussèrent les habitants de Salone, (une colonie romaine voisine), à se réfugier dans le Palais de Dioclétien. Dès lors, une véritable vie urbaine commence à se développer à l’intérieur et à l’extérieur de l’enceinte fortifiée. Split était réellement née. Après la chute de l’Empire romain d’Occident, Split tombe sous le joug de Byzance. Indépendante du 12e au 14e siècle, elle connaît un essor économique sans précédent. Puis Split est conquise par Venise et menacée par les invasions turques. C’est pourquoi d’imposants remparts furent construits au 17e siècle. La domination vénitienne prend fin en 1797 et l’empereur d’Autriche devint le souverain de la Dalmatie et par conséquent, de Split. Hormis un intermède napoléonien (1809-1815), la ville dalmate reste “autrichienne” jusqu’en 1918. A la fin de la Première guerre mondiale, Split devint yougoslave puis en 1991, croate.
Lorsque notre guide termine la visite historique de Split, chacun regagne le paquebot et au cours de l’après-midi, tandis que nous naviguons, comme chaque jour d’ailleurs on sert un véritable High Tea proposé dans la pure tradition anglaise. On y sert des sandwiches au saumon, des scones et des pâtisseries. La croisière à bord du “M/s Nieuw Amsterdam” va bientôt s’achever… après avoir fait escale au sein de sites réputés pour leurs attraits historiques et culturels. Il faudra prochainement quitter à regret ce navire raffiné qui a permis à tous de vivre une parenthèse de rêve !
POUR EN SAVOIR PLUS
Consulter le site web : www.hollandamerica.com
(Photos : D.Krauskopf).