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A bord du M/S Nordstjernen entre fjords et glaciers

Qui n’a pas un jour rêvé de partir à la rencontre de l’extrême au Spitzberg pour y découvrir le spectacle étonnant des fjords et glaciers. Découverte…

A bord du M/S Nordstjernen, le plus vieux navire de la flotte de l’Express Côtier norvégien l’émotion est au rendez-vous. Hurtigruten, c’est le nom officiel de la ligne de l’Express Côtier. Elle possède une flotte de bateaux qui ne ressemblent en rien aux gros paquebots qui sillonnent les mers et océans du globe. Elle perpétue une longue tradition d’authenticité et une réelle découverte du Spitzberg.

Embarquement immédiat…

Nous arrivons sur les quais du port de Longyearbyen…. et se profile la silhouette gracieuse, presque sans une ride, du mythique navire construit en 1956, le M/S Nordstjernen. L’équipage s’active. Nos valises sont embarquées et nous les suivons d’un pas alerte, trop impatients d’entamer notre circuit qui est la dernière limite avant le pôle Nord. Nous sommes au Spitzberg pour les français que nous sommes – au Svalbard pour les autres- C’est un archipel à la fois fragile et légendaire mais ô combien éblouissant.Lors d’une petite réunion presque improvisée dans un douillet salon situé à l’avant du bâtiment, les guides présentent le Spitzberg, qui est en réalité la plus grande île de l’archipel du Svalbard. Il s’étend de 71° à 81 ° de latitude nord et se trouve à mi-chemin entre la Norvège et le pôle. Certes, le M/S Nordstjernen est le plus ancien navire de la compagnie encore en service mais il n’a pas pour autant perdu de son élégance. Chaque passager tombe sous son charme. Il est vrai qu’il a été rénové en 1980 et en 2000. Les salons, les deux salles à manger sont confortables et les coursives transpirent de nostalgie. Le personnel de bord se montre accueillant et discrètement attentionné. L’atmosphère se veut intime. Les amoureux de la navigation ” à l’ancienne ” sont comblés et ce n’est pas une gageure. Parmi les voyageurs, on compte un groupe d’une quarantaine de français, des norvégiens bien sûr, des allemands et quelques argentins. Tous attirés par une envie de côtoyer l’univers arctique sur les pas des pêcheurs de baleine, venus de très loin aux 17e et 18e siècles, ainsi que ceux des nombreux chasseurs russes.

C’est l’heure d’appareiller…

Il est 13h, nous larguons les amarres….les ponts supérieurs sont occupés par les 120 passagers qui viennent d’embarquer, c’est presque l’heure du recueillement et les cœurs battent à l’unisson… Nous voguons sur l’Isfjord, le fjord des glaces. Après deux petites heures de croisière, nous apercevons une ville qui semble bien étrange et inhospitalière. Il s’agit de Barenstburg.  La visite de cette cité perdue, station de radiotélégraphie et de météorologie destinée à diriger les bateaux à l’entrée de l’Isfjord, est annoncée par les haut parleurs du bord. Nous empruntons la passerelle pour mettre pied à terre et accéder à ce qui semble être une curiosité, un autre monde… Des tapis roulants noirs de suie, des matériaux délaissés nous interpellent. Un peu plus loin, nous croisons des hlm(s) et des travailleurs fatigués. Ce sont 850 résidents russes ou ukrainiens qui vivent ici en quasi autarcie. Beaucoup s’activent dans la mine et d’autres s’occupent de fermes d’élevage et de serres installées aux portes de la ville. La statue de Lénine trône encore sur Barentsburg qui tire son nom de Willem Barents, l’explorateur hollandais qui baptisa le Spitzberg en 1596. Au fil de la visite, nous passons devant un bâtiment qui ressemble vaguement à un hôtel, un bureau de poste, une église en bois puis nous faisons un détour par l’intéressant musée Pomor, dédié aux pionniers russes. Nombre de passagers, se demandent comment des hommes peuvent encore vivre ici de nos jours…

Vers les glaciers et les fjords…

Le temps de reprendre ses esprits, de bavarder avec ses compagnons de voyage et nous reprenons la route en direction du Kongfjord et de la côte des sept icebergs. Le spectacle est tout autre : le bateau se faufile entre les glaces dérivantes. Il est 23h30 et le soleil est toujours présent en ce mois de juillet. La nuit sera courte. Le lendemain, vers 6h30, les passagers sortent de leur torpeur matinale pour ne rien manquer de la navigation aux abord du Woodfjord et du Liefdefjord. Vers 9h, à la manière d’aventuriers, nous débarquons à bord d’embarcations pneumatiques, non sans avoir revêtu une chaude combinaison et un gilet de sauvetage, pour mieux approcher et caresser le splendide glacier de Monaco. Nom donné au site en hommage au Prince Louis de Monaco qui dirigea une expédition dans les années trente. Nous sommes fascinés par le glacier qui descend jusqu’à la mer pour s’y morceler en petits icebergs d’un bleu intense. Cap sur l’île de Moffen, un morceau de terre qui semble flotter sur un haut fond en forme de croissant où vit en été une colonie de morses. L’ambiance est festive à bord, c’est la cérémonie du passage du 80e parallèle de latitude nord : le champagne coule à flot… Retour vers le sud à destination de la célèbre baie de la Madeleine avec son décor de glaciers imposants ceinturé de montagnes. L’un des sites les plus célèbres du Spitsberg tant par sa latitude- 79° 33′ 72 ” Nord que par les paysages qui donnent la sensation d’être au bout du monde. Quel incroyable spectacle !

Au plus près de la nature…

Nul doute, nous sommes des privilégiés, les itinéraires du M/S Nordstjernen sont conçus pour accéder aux régions les plus isolées, au plus près de la nature. Il n’est pas rare que notre regard croise celui des oiseaux de mer – guillemots, perdrix des neiges, macareux, sternes-, et des phoques barbus, morses, renards polaires.  La lumière est très particulière depuis le début du voyage. Le soleil et la brume jouent à cache-cache. Un rideau de brouillard dissimule tantôt les panoramas puis se lève laissant le soleil irradier le bleu du ciel et le scintillement des glaciers. Soudain, le capitaine ralenti l’allure du navire. Des passagers scrutent l’horizon à l’aide de leurs paires de jumelles… L’ours, le roi du Spitzberg apparaît sur le bord de la côte. Si l’animal est majestueux, il n’en ai pas moins dangereux mais nous sommes assez loin de lui, aucun risque. Nous immortalisons la rencontre sur pellicule. Lors de nos précédentes escales et randonnées à terre ou plutôt sur le permafrost, les guides du bord armés de carabines partaient en éclaireur de façon à sécuriser la zone. Il n’était pas question pour autant de se désolidariser du groupe en raison également de la fragilité de l’écosystème.

A bord du M/S Nordstjernen, convivialité et contemplation…

Nous passons tous de longues heures à contempler les montagnes, très abruptes et déchirées, berceau des glaciers depuis le pont extérieur arrière en bois. Cet endroit, s’apparente un peu au dernier salon en plein air où l’on cause, tasse de café à la main. Finalement, le climat est relativement tempéré grâce à la présence du Gulf Stream.  Sur le pont la température atteint allègrement les 14 degrés…certains jours. A 12 heures pétantes ! un membre de l’équipage se concentre sur un xylophone, non pas pour les mélomanes du bord mais pour annoncer que le buffet est ouvert. Aujourd’hui, il est plutôt gargantuesque et très raffiné.  Au menu : langoustes, crabes, crevettes et saumon servis à profusion. La gastronomie norvégienne sait séduire les palais les plus délicats par la variété et la qualité de ses mets. Pendant la dégustation, la navigation se poursuit dans le Krossfjord. La vue sur les pics montagneux et escarpés est imprenable. Le temps de se reposer sur le pont ou en cabine et nous débarquons pour approcher les colonies d’oiseaux qui se nichent dans les falaises. En soirée, nous faisons escale dans l’attachant port de Ny-Alesund, ancienne cité minière. Ce village, le plus septentrional au monde fut le point de départ d’expéditions polaires. On se souvient de celle d’Admunsen que rappelle un mât d’amarrage utilisé pour son ballon dirigeable. C’est de cet endroit que partirent pour leurs explorations les aéronefs Norge en 1926 et Italia – expédition Nobile en 1928. Aujourd’hui, Ny-Alesund abrite une base de recherche scientifique internationale.

Après un petit détour par le bureau de poste local, le temps d’apposer sur le courrier le cachet postal que les philatélistes chérissent et de faire quelques emplettes dans la boutique et le M/S Nordstjernen reprend sa route. Il s’engage dans le Kongfjord, en direction des îles du glacier de Blomstrand, à l’abri des falaises de l’île de Prins Karl Forland, sous l’éclairage envoûtant de la lumière polaire. Vers 1 h du matin, notre bateau stoppe quelques minutes, le temps de ” récupérer ” un groupe de randonneurs français, quelque peu épuisé, de retour d’un long trekking. Dans la matinée, Longyearbyen apparaît sous le brouillard. La sympathique ” expédition ” s’achève. L’équipage et les guides saluent amicalement tous les passagers par une petite cérémonie avant qu’ils ne quittent le navire après un itinéraire si riche en surprises et rencontres. Une visite de la ville s’impose. Celle qui doit son nom à l’américain, John Munroe Longyearbyen dont la société exploita les mines de 1906 à 1916. Un passage par le musée présentant l’histoire, la culture la géologie, les expéditions et bien entendu la faune et la flore est incontournable. Au sein de cette modeste demeure, on retrouve des scènes de la vie quotidienne évoquant la rudesse de la vie des pêcheurs et chasseurs d’autrefois et bien sûr des mineurs. Aujourd’hui, Longyearbyen est formée de maisons qui seraient mornes si elles n’étaient peintes de couleurs vives et leurs fenêtres garnies discrètement de fleurs. Avant de saluer le Spitzberg pour regagner d’autres contrées, tous les visiteurs s’engouffrent avec un plaisir non dissimulé dans le supermarché le plus septentrional du monde, le seul de la ville à proposer tout ce que l’on peut rechercher. Fruits et légumes frais, vêtements, cave à vin, produits électroniques dernier cri… Qui peut résister à l’appel de ce grand Nord. A la beauté du Svalbard s’ajoute le charme d’une terre encore vierge au contact intime.

Carte d’identité du Svalbard:

Le Spitzberg (Svalbard en norvégien, qui signifie côtes froides) est un archipel situé en plein océan glacial Arctique, à mi-chemin entre le Cap Nord et le pôle nord (à plus de 650 km au nord des côtes norvégiennes, à 1300 km environ du Pôle) – Cet archipel de 62 700 km2 est composé de 9 îles et de nombreux îlots – Le Spitzberg ou les ” Montagnes pointues est la seule île habitée et la plus grande : 39 435 km2 – Territoire longtemps disputé par les suédois, les danois et les russes, en 1920, un Traité attribut la souveraineté du Svalbard à La Norvège -Le Svalbard compte environ 3000 habitants qui résident principalement à Longyearbyen ” la capitale “. La plupart sont des amoureux des paysages et des volontaires qui travaillent dans le cadre d’un contrat annuel dans le charbon – Une petite communauté de scientifiques fait des recherches sur le trou de la couche d’ozone, ainsi que sur la faune et la flore.  Le reste de la population est constituée de deux communautés russes établies à Pyramiden et Barentsburg – Le soleil de minuit brille inlassablement du 19 avril au 26 août – Nuit polaire du 26 octobre au 16 février – Le climat subit les influences maritimes et arctiques ce qui le rend assez instable – Les températures varient de -45°C en hiver à plus ou moins 6°C en été mais il n’est pas rare de constater des températures de plus de 20°C – 60% de la superficie du Svalbard est recouverte de glaciers – La moitié du territoire est protégé en parc nationaux, réserves ornithologiques ou botaniques – L’archipel compte environ 6000 ours blancs et de nombreux renards polaires, rennes, phoques et morses – 165 espèces de plantes ont été répertoriées.

Pour en savoir plus :

Consulter le site web : www.hurtigruten.fr

D.Krauskopf (photos : D.Barrington, JA Aasen, Spitzbergen Travel, P.Wokke, N.Helland et II Bergsmo) .

 

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