Si Lituanie reste un pays européen assez mal connu, pourtant il mérite un vrai détour. Avec son centre historique classé au patrimoine mondial par l’Unesco, Vilnius, la capitale justifie à elle seule un séjour. Découverte…
Résistante aux premières heures de l’expansion du christianisme en Europe, la Lituanie a ainsi longtemps conservé ses cultes païens. Après avoir été un grand royaume, sans cesse occupé par la Pologne, l’Allemagne, elle fut rattachée à l’Empire russe puis soviétique. Indépendante depuis 1991, désormais intégrée à l’Union Européenne, la Lituanie attire les visiteurs pour les curiosités du centre historique de sa capitale Vilnius. Si on y inclut la Russie en deçà de l’Oural, la Lituanie serait le centre géographique de l’Europe (à 25 km de Vilnius exactement). Une occasion rêvée pour partir à la découverte de ces contrées méconnues parsemées de nombreux lacs et de ses forêts épaisses.
Vilnius, un trésor incomparable…
Centre politique du grand-duché de Lituanie du 13e siècle jusqu’à la fin du 18e siècle, Vilnius, fondée par le Grand-duc Gediminas, a exercé une profonde influence sur le développement culturel et architectural d’une grande partie de l’Europe orientale. Vilnius, bien que relativement méconnue, recèle un trésor incomparable : son centre historique, entièrement classé au Patrimoine mondial par l’Unesco. Les vestiges les plus anciens sont les murailles des remparts. Le Moyen âge est encore très présent à Vilnius, notamment par les petits îlots d’habitations divisés par des ruelles, formant un large éventail autour du château. Malgré les invasions et destructions, son centre a conservé un ensemble imposant de bâtiments historiques de styles gothique, Renaissance, baroque et classique. Les façades sont souvent colorées et largement sculptées ; ce qui donne à la vieille ville un charme certain. Depuis quelques années, la cité se met à l’heure du capitalisme et les buildings de verre et d’acier sortent de terre de ça et là.
Ville d’histoire et d’architecture…
La cathédrale toute blanche -édifiée en 1251 et agrandie au fil des siècles- abrite sur son fronton les imposantes statues de Sainte- Hélène, Saint- Stanislas et Saint-Casimir. A quelques mètres de là, la majestueuse tour de la cloche, blanche, ronde, élancée, semble surveiller la place. Les églises sont partout. Grandes orgues, recueillement, prêche… Saint-Casimir, patron de la Lituanie, a, bien sûr, droit à son église, exemple remarquable du style baroque. Sa splendide coupole, coiffée par la couronne des princes lituaniens, domine le panorama de la vieille ville. A deux pas, le château de Gédiminas, tout en brique -datant du 14e siècle- offre de son sommet un beau panorama des sur Vilnius. Les aléas de l’histoire de Saint-Casimir sont un peu à l’image de ceux qu’a eu à subir le pays : deux fois détruites au XVIII ème siècle, l’église sera transformée en grenier à blé par les armées françaises en 1812, qui en profiteront d’ailleurs pour détruire fresques, autels et statues. Et les décennies suivantes apporteront aussi leurs lots de dévastations. Pendant l’occupation soviétique, ces derniers, transformeront même l’église en musée… de l’athéisme. Outre les châteaux, la ville historique regorge de monuments à visiter tels que la porte Mdininkai, l’hôtel de ville et un grand nombre d’édifices religieux, églises, monastères et synagogues très bien conservés.
La célèbre Porte de l’Aurore, qui gardait la route de Minsk, est la seule rescapée (16e s.) des neuf entrées que comptait la capitale. Cette porte à deux visages. Sa sobre façade donnant sur l’extérieur de la vieille ville est surmontée du Vytis : un chevalier blanc et deux griffons, blason de la Lituanie. Côté nord, une fenêtre laisse entrevoir la lumineuse icône miraculeuse de la Vierge, peinte en 1620 sur des panneaux de chêne. Abritée dans la chapelle de la Vierge-Marie, la Madone au visage noir de Vilnius est représentée sans l’Enfant dans un habit d’argent doré. Elle continue d’être un lieu de pèlerinage catholique. A Vilnius, ici et là, parcs et jardins insufflent leur fraîcheur. Et, au détour d’une ruelle, on tombe sur le palais présidentiel où a logé Napoléon lors de sa désastreuse campagne de Russie. En voyant l’église Sainte-Anne et sa façade en dentelle de briques (33 sortes différentes), Napoléon aurait voulu la transporter en France au creux de sa main. Cette église de poche, dont les courbes s’élèvent vers le ciel, est considérée comme le chef d’oeuvre de l’art gothique lituanien. En poussant les portes ouvragées de l’église, on découvre l’intérieur sobre, souvent endommagé par des incendies et des pillages (par les soldats de Napoléon). Toutes les courbes (voûtes, colonnes) qui modèlent les murs blancs sont reprises sur les vitraux colorés.
L’Université, Uzupis…
L’Université, fondée en 1579, est la fierté de tous les Lituaniens. Son rayonnement a largement dépassé les frontières et des générations de scientifiques, de poètes et d’acteurs culturels y ont été formés. Sa magnifique bibliothèque, un des foyers scientifiques et culturels les plus célèbres du pays, est ouverte depuis plus de quatre siècles ! Dans un autre genre, le quartier d’Uzupis, Quartier plutôt mal famé, voici une dizaine d’années, il est aujourd’hui sans problème est le repère des artistes. En 1998, les résidents ont même officieusement déclaré Uzupis comme république indépendante, avec son propre président, hymne, drapeau, et constitution. Ce quartier aux jolies maisons en bois est assez symbolique de la transformation de Vilnius. Ce petit Montmartre lituanien, jumelé avec l’original est aussi une mini- république libre avec passeport pour rire et grande fête le 1er avril. Allez-y pour l’ambiance, pour les ateliers-galeries d’artisanat (la tradition remonte au 15e siècle.) et pour la petite église Saint-Bathélemy
Autrefois “La Jérusalem du Nord”…
A partir du 14ème siècle, la capitale de la Lituanie avait accueilli l’une des plus importantes communautés juives d’Europe. Quelque 300.000 personnes à son apogée. “La Jérusalem du Nord”, comme on disait alors, abritait cent cinquante synagogues et toute la ville parlait ou comprenait le yiddish. A partir de 1941, les troupes d’Himmler décimèrent la presque totalité des juifs lituaniens. Aujourd’hui, il ne reste qu’une seule synagogue et les juifs ne sont plus que quelques dizaines.
Au pays de l’Ambre…
Si l’enclave russe de Kaliningrad et sa mine à ciel ouvert, entre Pologne et Lituanie est le grand producteur d’ambre (plus de 80% de la production mondiale), les artisans lituaniens travaillent comme personne cette résine de conifères fossilisée de toutes couleurs, du jaune, bien connu au bleu ou au translucide beaucoup plus rare. Parfois ramenés sur le sable lors des orages, certains fragments contiennent des plantes ou des insectes prisonniers depuis des millions d’années. Cet “or balte” on le retrouve dans la petite galerie musée de Vilnius (Adresse : Šv. Mykolo g. 8 , tél. +370 5 262 3092). Si l’on retrouve ici les mêmes boutiques que dans la plupart des capitales d’Europe, il flotte à Vilnius une certaine gaîté, une réelle joie de vivre. Comme si les habitants se souvenaient chaque jour que leur liberté est récente et a été durement arrachée aux Soviétiques. Pas de doute, à Vilnius se mêlent harmonieusement le gothique, la renaissance, le baroque et le classicisme, en un mot tous les styles architecturaux de la ville. De quoi passer une belle escapade le temps d’un week-end !
Notre Carnet d’adresses
Hôtel Amberton Vilnius
L’hôtel Amberton**** est situé au cœur de la vieille ville de Vilnius, à seulement quelques pas de la place de la cathédrale. Les confortables chambres présentent un intérieur de style à la fois classique et contemporain.La principale avenue commerçante de Vilnius est à seulement 30 mètres de l’Amberton. Le restaurant La Cave sert de délicieux plats locaux et internationaux en terrasse l’été, et avec vue sur la cathédrale de Vilnius. Adresse : L. Stuokos-Gucevičiaus g. 1, Vilnius, tél. +370 5 210 7461. Site web : http://ambertonhotels.com/lt/vilnius/
Restaurant Leičiai
Ici, on déguste les spécialités lituaniennes. Des mets parfois rustiques mais savoureux comme le hareng (silkė) mariné ou fumé, servi avec des patates, des oignons émincés, de la crème aigre, des champignons marinés, un borchtch (soupe) froid à la betterave… (Adresse : Stiklių g. 4, Vilnius).
Restaurant La Bohema
Un agréable restaurant où l’on prend place dans une belle salle voûtée ou en terrasse pour déguster des plats lituaniens ou des plats de poisson ou de viande. On y sert des mets savoureux et soignés . Adresse : Šv. Ignoto g. 4/3, Vilnius, tél.+370 5 212 1087. Site web : www.laboheme.lt
Pratique
Formalités : les ressortissants de l’Union européenne, de Suisse et du Canada n’ont pas besoin de visa pour un séjour de moins de 3 mois. Heure : Quand il est 12 h à Paris, il est 13h à Vilnius.
Monnaie : L’euro depuis le 1er janvier 2015. Saison : L’été et le printemps (de mai à septembre) sont de loin les meilleures saisons pour un voyage en Lituanie. La majorité des touristes étrangers viennent durant les mois de juillet et d’août et il est donc parfois difficile de trouver une chambre à cette période de l’année. Bon à savoir : Le Vilnius Card permet de faire des économies. Ce forfait valable durant quelques jours inclut les frais de transport ainsi que certaines visites.
Pour en savoir plus
Consulter le Département du Tourisme de Lituanie, site web : www.lithuania.travel/fr
Et pour la ville de Vilnius, le site web : www.vilnius-tourism.lt/fr
(Photos : W. Riegler).