L’ancien Comté de Nice devenue la Métropole Nice Côte d’Azur, c’est le cœur battant de la destination Côte d’Azur avec Èze, petit village perché ; Beaulieu-sur-Mer et ses exceptionnelles villas ; Villefranche-sur-Mer et sa rade de toute beauté. Découverte…
« Je m’enrhume bien moins facilement ici qu’en Angleterre et en France » En écrivant ces mots en 1765, Tobias Smollett, médecin et romancier écossais, ne se doute probablement pas qu’il fait partie de ceux qui vont inventer le tourisme à Nice. Initialement de passage pour seulement quelques jours, avant de rallier l’Italie, il y restera… deux ans.
Nice, station climatique…
Dès 1760, l’Empire britannique, commence à investir la Méditerranée pour y ouvrir une nouvelle route vers les Indes, stationne des navires à Villefranche-sur-Mer. Les officiers s’y succèdent et rapportent régulièrement à la cour leur émerveillement devant ce lieu où la montagne se jette dans la mer. Au 18e siècle, le Comté de Nice tournait le dos au littoral. Les activités viticoles et maraîchères se trouvaient du côté des montagnes, et la mer était réservée aux pêcheurs et aux marins. Les Anglais changent les choses. Le mouvement est initié par les médecins britanniques, convaincus des vertus thérapeutiques des lieux. Nice est d’abord une station climatique prisée en hiver. L’aristocratie vient en séjour principalement d’octobre à avril pour soigner les tuberculoses et autres maladies dans la douceur de l’hiver azuréen. L’influence de l’Empire britannique est telle que des nobles d’autres pays européens leur emboîtent le pas. Les grandes familles niçoises décident d’investir dans la construction de villas à l’extérieur de la vieille ville. C’est de cette manière que naît un des joyaux de Nice, la villa Furtado Heine, bâtie pour Lady Rivers, nièce du Premier ministre britannique de l’époque, William Pitt. Ces nouveaux locataires empruntent alors un sentier, le long de la mer, pour joindre la vieille ville.
La mythique Promenade des Anglais…
Sous le joug français de 1793 à 1815, Nice revient ensuite dans le giron sarde. Près de 120 familles britanniques viennent en villégiature l’hiver, ce qui représente, avec les intendants et domestiques, entre 1.200 et 1.500 personnes. Alors se dessine une ville moderne, avec des rues larges qui accueillent le soleil, orientées Est-Ouest pour avoir les façades au Sud, de la verdure et des îlots ouverts dans un style néoclassique. Lady Sparrow, une noble anglaise avide de balades en bord de mer, décide d’améliorer le sentier qui longe la plage. Elle est épaulée par le révérend anglican Lewis Way, qui y voit une bonne action à accomplir en embauchant les désœuvrés pour les travaux.
Le passage deviendra dans un premier temps La strada degli inglesi, renommé ensuite la Promenade des Anglais. Offerte en cadeau à Napoléon III en 1860, Nice profite alors de la richesse française pour construire sa gare, qui la connecte au réseau européen. Les villégiatures qui duraient quatre à cinq mois en raison de la longueur du voyage, désormais, on peut arriver de Londres en à peine plus d’un jour. La clientèle évolue, elle est, composée de bourgeois et de membres des classes supérieures, qui veulent imiter les têtes couronnées lors de séjours plus courts. Alors que des intellectuels tels que Berlioz, Flaubert ou Alexandre Dumas séjournent et font la promotion de Nice. Deux types de constructions apparaissent. D’un côté, les « meublés », des immeubles standards destinés à la location pour les voyageurs occasionnels. De l’autre, des villas construites selon la fantaisie des acheteurs. Les collines, plus au nord, accueillent les plus grands hôtels, comme le Winter Palace ou encore le Riviera Palace. Ils sont le symbole de l’âge d’or de Nice. La Reine Victoria se fera remarquer par ses arrivées en grande pompe. Après la Première Guerre Mondiale, l’activité touristique redémarre lentement. Les Anglais ont subi une dévaluation de la Livre sterling.
Quelques nobles russes ont tout perdu dans la révolution de 1917. Les Américains, entrés tardivement dans le conflit, sont restés en Europe et ont entendu parler de Nice. Adeptes de la baignade et du bronzage, ils changent le visage du tourisme niçois. Le tourisme d’été prend le pas. La crise de 1929 passée, arrive 1936, avec le Front populaire qui met en place les congés payés, permettant aux classes moins favorisées de profiter de congés. A Nice, on admire le Négresco, un imposant palace Belle Epoque, rappelant le Nice et ses faveurs pour l’aristocratie. Un point de repère idéal avec sa coupole. Tout près, la villa Masséna, dont on aperçoit à travers les grilles le grand jardin planté de palmiers et d’orangers, joue la discrétion. Elle abrite de nos jours un musée relatant l’histoire niçoise et plus loin, la cathédrale Saint-Nicolas, riche emblème de l’attachement séculaire des Russes pour la Riviera ne laisse pas indifférent. Lors d’un séjour, on se presse dans le Vieux-Nice et le cours Saleya, avec ses murs ocre et ses toits de tuile que l’on aperçoit depuis la mer derrière de jolies bâtisses aux tons pastel, les Ponchettes. Ces anciennes maisons de pêcheurs abritent aujourd’hui des galeries d’art contemporain ou des restaurants branchés. Les amateurs d’arts visitent le Mamac, un musée conçu tout en béton, surmonté d’un toit terrasse. Il abrite des œuvres de Niki de Saint Phalle, César, Arman, Tinguely et de l’enfant du pays, Yves Klein.
A proximité de Nice…
Èze, un romantique village perché
Èze-village édifié à flanc de falaise attire les touristes et les célébrités 365 jours par an avec son panorama idyllique.Ici, place au charme authentique de ses ruelles escarpées, où le temps semble s’être arrêté. Perché en nid d’aigle sur les hauteurs de la ville, le jardin exotique présente 150 espèces de plantes différentes. Cactus, plantes grasses et végétation tropicale. Les petites ruelles de la ville recèlent de nombreuses surprises, de la place Francis Blanche à la fontaine de Samuel Barlow, en passant par le sentier Friedrich Nietzsche… Autant de célébrités qui ont élu domicile à Èze, comme plus récemment le chanteur Bono. Le clip de U2 pour la chanson “Beautiful Day” a été tourné en partie à Eze, dans la villa de Bono. En empruntant la route visible dans La Main au collet d’Alfred Hitchcock, on quitte Èze pour La Turbie. A Èze, on contemple le panorama le plus réputé de la French Riviera.
La distinguée villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer
La Riviera française a toujours inspiré de riches propriétaires, qui y ont érigé des maisons hors normes. C’est le cas de la Villa Kérylos située sur la pointe rocheuse de la baie des fourmis à Beaulieu-sur-Mer. La Villa Kérylos, est une véritable invitation au voyage et un hommage à la civilisation grecque. Reconstitution originale d’une demeure de la Grèce antique, la Villa Kérylos est la réalisation d’un rêve, celui de Théodore Reinach (1860-1928), archéologue et homme d’État français, fasciné par la civilisation grecque. Elle est aussi le fruit d’une collaboration exemplaire avec l’architecte Emmanuel Pontremoli, qui se passionna pour ce projet.
Le nom de la Villa Kérylos viendrait de l’alcyon, ou l’hirondelle de mer, un oiseau mythologique annonçant un présage heureux. Au sein de la maison, construite, comme le veut la tradition, autour d’un péristyle avec une vasque entourée de douze colonnes, on croise une sublime bibliothèque aux murs occupant un étage et demi, baignée d’une étincelante lumière d’est. Au cours de la visite on côtoie le luxe antique et le confort moderne propre aux villas de la Belle Epoque où s’entremêlent au milieu des marbres de Carrare. Des fresques géantes attirent le regard, des tapis de mosaïque agrémentent le sol, comme l’élégant labyrinthe au centre duquel Thésée combat le Minotaure dans le salon réservé aux hommes. Au premier étage, les chambres, avec des baignoires de 900 kg, surprennent. Simone Veil, amie de la famille, a quelquefois fréquentée cette villa durant sa jeunesse, avec vue plongeante sur Saint-Jean-Cap-Ferrat. Adresse : La villa Kerylos, rue Gustave Eiffel, tél. + 33 (0)4 93 01 01 44 – www.villakerylos.fr
L’imposante villa Ephrussi de Rothschild
La villa Ephrussi de Rothschild, appelée aussi villa Île-de-France, est un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur. Construite sur un sommet de la presqu’île du cap Ferrat entre 1905 et 1912 Béatrice Ephrussi de Rothschild ? a vu quinze architectes s’y succéder pour répondre aux exigences excentriques de baronne. La demeure de 2 500 m² domine un rectiligne jardin à la française aux bassins jaillissants. La maison, véritable petit palais au regard du nombre élevé de pièces flamboyantes. Après le patio couvert, style renaissance, on peut faire irruption dans le grand salon. On observe les candélabres, la cheminée et un tapis, provenant de la chapelle royale et sur lequel les fleurs de lys ont été ôtées par les révolutionnaires. Le flâneur appréciera les appartements privés, moins ostentatoires, la richesse des mobiliers et l’imposante collection de porcelaines, dont un vase ayant appartenu à la marquise de Pompadour, favorite de Louis XV.
Ici selon la période, les glycines fleurissent et les azalées flamboient. Le parcours dans le parc offre un spectacle en rose (couleur fétiche de madame), Un grand voyage dans l’éclectisme de la propriétaire, qui avait conçu le jardin principal comme le pont d’un paquebot. A ne pas manquer, une pause pour le déjeuner dans l’une des anciennes salle à manger de la Villa qui fait office de Salon de thé. On y va pour le décor mais également pour les plats proposés. Adresse : 1 av Ephrussi de Rothschild , tél. + 33 (0)4 93 01 33 09 – www.villa-ephrussi.com
Villefranche sur Mer et sa citadelle
Avec son petit port de pêche Villefranche-sur-Mer, abrite une flottille de bateaux de plaisance et de pointus (barques traditionnelles de pêche). En raison, de la présence d’une citadelle du 16ème siècle et ses façades colorées, la destination est prisée des peintres et des artistes. A voir : La rade, la citadelle, le musée Volti, le port et ses façades colorées, la chapelle Saint Pierre décorée par Jean Cocteau, l’église Saint Michel, la vieille ville et la fameuse la rue Obscure si souvent immortalisée au cinéma.
Notre carnet d’adresses :
Restaurant Chez Davia -Nice
Une affaire de famille qui porte haut la cuisine du Sud, créée il y a soixante-cinq ans par Davia Lucchi, reprise par sa fille (toujours en salle) et tenue aujourd’hui par le petit-fils, Pierre Altobelli. On y sert des mets délicieux. Une institution. Adresse : Chez Davia » – Restaurant de Cuisine nissarde créative (label) 11 bis rue Grimaldi 06000 Nice, tél. +33(0)4 93 87 91 39. Site web : www.chezdavia.com
Hôtel Windsor**** – Nice
Un hôtel de charme et un lieu pensé autour d’initiatives éco-responsables, où confort, partage et convivialité règnent en maître. Avant tout connu pour ses chambres d’artistes et pour sa contribution au développement de toutes les formes d’art, l’hôtel dirigé par Odile Redolfi-Payen, dispose aussi d’un surprenant jardin verdoyant et arboré, abrité notamment par un gigantesque caoutchouc qui déploie de très nombreuses racines aériennes. Ici les chambres sont originales et chacune a été décorée par un artiste. L’établissement est également connu pour l’organisation de son festival d’art vidéo. Ouvert à tous, ce poumon vert de 600 m2 niché en plein centre ville, à l’abri des regards et du bruit citadin, est accessible durant toute la journée pour prendre un café ou des rafraîchissements. Adresse : 11, rue Dalpozzo, 06000 Nice, tél. + 33 (0)4 93 88 59 35. Site web : www.hotelwindsornice.com
Yelo Hotel**** – Nice
Situé en plein cœur de Nice, le Yelo Hotel a pris ses quartiers dans un superbe immeuble haussmannien. Dans une atmosphère chic et éco-friendly, cet établissement a été pensé par niçois, Laurent et John, qui rêvaient de créer un hôtel à leur image. Pour finaliser ce projet, ils se sont associés à la décoratrice d’intérieur, Lana Sarich Goujon. Les chambres allient confort et élégance des matières avec des teintes claires et des couleurs profondes. Chaque meuble produit par la jeune marque WoodMata a été dessiné par Lana Sarich Goujon afin d’obtenir une harmonie de couleurs et de formes. Du choix du parquet en chêne aux salles de bains bleu pro- fond, vert olive ou terracotta, de la robinetterie en laiton aux luminaires design, tout a été réfléchi pour créer des chambres chaleureuses. De véritables cocons pour une escapade à deux ou en famille. On y déguste un bon petit-déjeuner healthy. Adresse : 47 bis Av. Jean Médecin, 06000 Nice – 04 91 65 85 05. Site web : https://yelohotelcollection.com/fr
Pour en savoir plus :
Consulter l’Office de Tourisme Métropolitain Nice Côte D’Azur – Bureau d’information, Av. Thiers, 06000 Nice, tél. + 33 (0)4 92 14 46 14. Site web : www.explorenicecotedazur.com
(Photos : E.Scotto et Office de tourisme métropolitain).