Aux confins de la Manche et de la Mer d’Iroise, Ouessant avec ses paysages majestueux et spectaculaires lors des tempêtes hivernales offre à ses visiteurs un sentiment de bout du monde. Découverte…
Si l’appel de la mer est trop fort, filez donc au Conquet pour embarquer sur un ferry qui vous dépose, à l’est de l’île sur le port du Stiff. Ouessant, située à la rencontre de l’Atlantique et de la Manche, terre la plus occidentale de l’Hexagone se mérite. En effet, la traversée d’une heure trente est souvent houleuse. Dans le bateau qui y mène, l’imaginaire et la réalité jouent à cache cache. Le vieux proverbe marin dit: “Qui voit Ouessant, voit son sang”…
D’effroyables surnoms…
On dit qu’il s’agit de : « L’île haute », « l’île de l’épouvante », « l’île des naufragés »… tous les marins connaissent ces effroyables surnoms. Ouessant est redoutée pour ses perfides écueils qui la ceinturent, ses brumes qui l’engloutissent un jour sur quatre, et les redoutables courants qui l’enserrent, tel le Fromveur. Distante de vingt kilomètres de la côte ouest du Finistère, longue de huit kilomètres et large de quatre ; Ouessant -850 habitants à l’année- à pour capitale Lampaul qui se caractérise par des maisons anciennes bien entretenues, aux volets peints en bleu ou en vert, couleurs traditionnelles de l’île. Son port très exigu et exposé à l’Ouest est pittoresque.
En recherche d’un bout du monde…
Sur la place de l’église, nous rencontrons Emmanuel Davril, venu pour la première fois ici en 1995 pour des vacances. « J’avais un rêve devenir restaurateur » et poursuit : « je devais en être en recherche d’un bout du monde, d’un côté extraordinaire… En 2000, j’ai fait l’acquisition d’une maison au Stiff et en 2012, j’ai sauté le pas, j’ai acheté une autre maison dans le bourg pour la transformer en restaurant ». En amoureux des fourneaux, Emmanuel cuisine pour les clients puis dans un second temps confie cette mission à un chef. Il souligne : ” l’île dispose de trois supérettes, de deux agences bancaires, d’une boulangerie, d’une pharmacie, d’un commerce de bricolage, d’un médecin, d’infirmières, d’un vétérinaire…, ainsi que d’une école (accueillant les enfants jusqu’à la 3e) “.
Terre paysanne et maritime…
Autour du bourg de Lampaul, place à une nature unique ; de vertes prairies entourées de murs de pierres sèches, aux bêlements des moutons, au concert permanent des oiseaux… aux parfums de bruyère et aux ballets des abeilles noires réputées pour produire un miel exquis. Ouessant, c’est une “terre” à la fois paysanne et maritime… une société de femmes. Autrefois, elles assuraient les travaux agricoles et la survie de la famille tandis que les hommes naviguaient au long cours. Les phares, ici sont un sujet de conversation sans fin. D’autant qu’une véritable couronne entoure l’île : le Creac’h, l’un des plus puissants du monde qui balise une partie de la route maritime la plus fréquentée de l’Atlantique (45.000 bateaux/an) et qui télécommande les quatre autres, le Stiff, le Kéréon, le Nividic et la Jument, où a été tourné le film “L’Equipier” avec Philippe Torreton et Sandrine Bonnaire.
Cette île aux lumières changeantes, balayée par les vents et où les arbres ne poussent pas est appréciée par le chanteur brestois, Christophe Miossec. Yolande, animatrice au Musée des Phares et Balises et ouessantine ajoute : « cette île est un lieu propice à la contemplation, elle vous dévoile ses paysages majestueux au fil du sentier côtier -32km pour faire le tour de l’île- pour une vue époustouflante, allez jusqu’à la Pointe de Pern, dépaysement garanti ».
Notre carnet d’adresses :
Musée des phares et balises
Le riche musée des phares et balises (www.pnr-armorique.fr) installé depuis 1988 raconte l’épopée de ces drôles de monuments dont le rôle a été particulièrement important pendant des siècles de navigation. Aujourd’hui, la profession de gardien de phares n’a plus d’avenir. Le GPS les a rendus inutiles et des télé-contrôleurs des mers se chargent du travail à distance. Adresse : Le Créac’h, 29242 L’ile D’ouessant, tél. 02 98 48 80 70.
La maison du Niou
Installé en juillet 1968 dans deux maisons traditionnelles, premier écomusée à avoir été créé en France. Il est une belle occasion de s’imprégner de la vie quotidienne insulaire jusqu’au milieu du siècle dernier. Adresse : Écomusée des traditions ouessantines Niou Huella, tél. 02 98 48 86 37.
Restaurant Ar Piliguet
Ici, le propriétaire Emmanuel Davril vit sa passion pour Ouessant, qu’il connaît depuis une vingtaine d’années et transmet à ses clients sa passion pour la bonne cuisine de tradition conçue avec des produits locaux, accompagnés de vins naturels et bio. Cadre très agréable. Adresse : Bourg de Lampaul, au pied de l’église 29242 Ouessant, tél. 02 98 03 14 64
Chambres d’hôtes Ti Jan ar C’hafé
Ti Jan ar C’hafé est une bonne adresse pour qui veut dormir à Ouessant. À mi-chemin de l’hôtel et de la maison d’hôtes. Adresse : Kernigou, 29242 Ouessant, tél.02 98 48 82 64. Site web : www.tijan.fr
Restaurant Ty Corn
Restaurant Ty Corn (ce qui veut dire “La maison du coin”) avec son look de cambuse de bateau est la table à ne pas manquer pour les crustacés, les tourteaux, la soupe de poisson, le filet de Saint-Pierre ou encore le Ragout d’agneau dans les mottes. Adresse : Place de l’Eglise à Lampaul, tél. + 33 (0)2 98 48 87 33.
Y aller : Compagnie Maritime Penn ar Bed, tél. 02 98 80 80 80. Site web : www.pennarbed.fr – Traversée en 2h15 au départ de Brest avec escale au Conquet et à l’Ile Molène. En 1h15 au départ du Conquet.
Pour en savoir plus :
Consulter les sites web : www.finisteretourisme.com et pour l’Office de tourisme de Ouessant : www.ot-ouessant.fr
(Photos : E.Scotto et L.Julin).