La rue du Cherche Midi dans le 6e arrondissement de la capitale abrite l’Hôtel et Spa La Belle Juliette. L’ élégant établissement se compose d’un bâtiment classique côté rue, « La Vie Parisienne », et d’une aile contemporaine côté jardin, « l’Abbaye-aux-Bois ». Place à des séjours cocooning. Découverte…
Corinne Moncelli, propriétaire de l’hôtel La Belle Juliette, en faisant l’acquisition de l’hôtel Ferrandi en 2008, cherchait l’inspiration et la création décorative à travers son nouvel hôtel. Il faut dire que l’âme de Juliette Récamier, que tout le monde appelait La Belle Juliette vivant entre le 18e et 19e siècle, plane sur les lieux. Alors avant de se lancer dans le relooking de l’établissement, Corinne souhaitait alors en savoir plus sur cette beauté inconnue. Très vite, elle fut séduite par sa bonté, son audace, son art de recevoir, la passion et l’adoration qu’elle suscitait auprès des hommes et femmes de son époque. Elle s’est plongée dans le récit de la vie de la Belle Juliette et très vite, elle s’est familiarisée avec les thèmes suivants : l’exil, l’Italie, Chateaubriand, les salons et ses amitiés. Corinne Moncelli comprend que La Belle Juliette, dans la pure tradition parisienne de Saint-Germain-des-Prés, était portée par une vision moderne du romantisme et de la convivialité urbaine. Juliette Récamier, que tout le monde appelait La Belle Juliette, a donné son nom à cet hôtel.
Variation du style Empire dans les chambres…
Dans les chambres, la décoratrice Anne Gelbard évoque l’époque et les amitiés de Juliette. Elle a travaillé sur une variation du style Empire, remplie de poésie et d’humour. Seules les gravures et les cadres des chambres sont d’époque. Le mobilier s’inspire de créateurs scandinaves, maîtres du design contemporain. Les couleurs spécialement créées par Anne, traduisent les différentes périodes de la vie de Juliette Récamier. Classicisme et modernité, matières nobles et haute technologie, design et confort se côtoient aisément. L’acquisition par l’hôtel de livres anciens épuisés et de premières éditions ainsi que de revues, ont permis de découvrir l’histoire passionnante de cette femme d’exception. Des objets insolites comme des timbres, des miniatures, des cartes postales, des illustrations, des portraits, parfois d’époque, font revivre la « période de Juliette ».
L’hôtel compte 45 chambres et à chaque étage correspond une thématique de décoration. La Belle Juliette se compose d’un bâtiment classique côté rue, « La Vie Parisienne », et d’une aile contemporaine côté jardin, « l’Abbaye-aux-Bois ». Le bâtiment dédié à « La Vie Parisienne » comprend 34 chambres allant de 17 à 35 m 2 dont 2 suites et 4 junior suites. Le premier étage rend hommage à Mesdames Récamier et De Staël, amies intimes, féminines, contemporaines. L’une est nuance, l’autre force. Le second étage nous plonge dans l’atmosphère des voyages en Italie – l’Italie est lieu d’exil le plus fort et le plus marquant de la vie de Juliette. Au troisième étage, place à Chateaubriand -le personnage dans la vie de Juliette : d’un côté la représentation de sa jeunesse, de sa fougue, de ses idéaux flamboyants ; de l’autre la sagesse ou plutôt la réflexion et l’écriture de ses mémoires. L’étage se compose comme les volumes de ses mémoires. Enfin, les chambres du quatrième étage relatent les Causeries ou comment représenter le tourbillon social, fait de salons littéraires, bals, personnages phares, libération des mœurs…
L’Abbaye-aux-Bois, une autre ambiance…
L’Abbaye-aux-Bois, couvent des Bernardines, se situait au 16, rue de Sèvres. Ce couvent parisien fondé en 1202, était tenu par des religieuses qui louaient des appartements à des dames de la haute société, veuves ou ayant eu des revers de fortune. Chateaubriand, dans les Mémoires d’outre-tombe, décrit les lieux : « La chambre à coucher était ornée d’une bibliothèque, d’une harpe, d’un piano, du portrait de M me de Staël et d’une vue de Coppet au clair de lune ; sur les fenêtres étaient des pots de fleurs. Quand, tout essoufflé après avoir grimpé trois étages, j’entrais dans la cellule, aux approches du soir, j’étais ravi : la plongée des fenêtres était sur le jardin de l’Abbaye, dans la corbeille verdoyante duquel tournoyaient des religieuses et couraient des pensionnaires. La cime d’un acacia arrivait à la hauteur de l’œil. Des clochers pointus coupaient le ciel et l’on apercevait à l’horizon les collines de Sèvres. Le soleil mourant dorait le tableau et entrait par les fenêtres ouvertes. »
Après un exil de trois années en Italie et suite à de nouveaux revers de fortune de son mari, Juliette Récamier s’installe à l’Abbaye-aux-Bois. C’est dans l’aile transformée en maison de repos qu’elle vécut de 1819 à 1849. Pendant trente années, ses réceptions rassemblaient autour d’elle et de Chateaubriand les esprits les plus brillants de l’époque : Victor Cousin, Edgar Quinet, Tocqueville, de jeunes écrivains comme Lamartine, Sainte-Beuve, Balzac, des artistes, des acteurs comme Talma, etc…
De nos jours, un air d’atelier d’artiste…
La nouvelle aile contemporaine « L’Abbaye-aux-Bois » comprend 11 chambres de 19 à 46 m 2, dont une suite et 3 duplex. Un peu comme un atelier d’artiste, la décoration est faite de meubles design contemporains ou vintage du 20 e siècle, de matières inédites, de couleurs un peu bousculées, de sols de bois brûlé façon atelier. Plusieurs pièces de mobilier et d’objets de décoration ont été chinés dans des brocantes et chez des antiquaires à Berlin, à Bruxelles, à Londres… L’opulente sobriété des matériaux et des tissus contribue au confort visuel et physique dégagé lorsque l’on pénètre dans les chambres. Le bois brut est très présent, notamment avec un magnifique parquet en chêne brûlé, mais aussi travaillé sous forme de volets, de panneaux et de mobilier.
Par ailleurs, les chambres de l’Abbaye-aux-Bois sont devenues une grande galerie photographique ! En effet, sont accrochées sur les murs les oeuvres de photographes contemporains ayant participé au projet « Photo d’Hôtel, Photo d’Auteur » (www.phpa.fr). Il a paru évident d’en présenter une partie dans la nouvelle aile de La Belle Juliette pour rendre hommage à Juliette Récamier, découvreuse de talents et mécène. À chaque étage, correspond une couleur, créée par Anne Gelbard, retraçant ainsi les périodes et personnages les plus importants de la vie de Madame Récamier.
L’hôtel La Belle Juliette, c’est aussi un bar situé au rez-de-chaussée de l’établissement, un lieu chaleureux où il fait bon prendre un verre, lire, recevoir en toute quiétude, entre la cheminée et le coin salon. Au fil des heures, la lumière se fait plus douce, la musique légèrement plus rythmée, l’ambiance plus confidentielle… Dès les beaux jours, la terrasse mi-paysagée mi-abritée sous la pergola, permet de passer un délicieux moment en famille, entre amis ou d’accueillir des rendez-vous d’affaires. Et puis n’oublions pas, le cadre chic du Spa de La Belle Juliette (80 m 2 ), un lieu idéal pour vivre de nouvelles expériences de beauté, de détente et de bien-être.
Pour en savoir plus :
Hôtel & spa la Belle Juliette**** 92, rue du Cherche-Midi 75006 Paris, tél. +33 (0)1 42 22 97 40. Site web : www.labellejuliette.com
(Photos : hôtel La Belle Juliette).