Véritable institution chamoniarde, le Hameau Albert 1er, c’est une ambiance chic et décontractée et une gastronomie de haute facture. Découverte…
À la fin du XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer à Chamonix bouleverse la vie de bon nombre de chamoniards… Au début des années 1900, Joseph Carrier qui tenait une épicerie- mercerie, transporte les voyageurs en diligence de Chamonix vers Genève et de Chamonix vers Martigny.
De la pension du Chemin de Fer au Hameau Albert 1er…
Avec l’arrivée du train, il fait construire en 1903, un petit hôtel, « La Pension du Chemin de Fer ». Avec les Jeux olympiques de 1924 et l’installation du chauffage dans les chambres son activité hôtelière se fait désormais à plein temps. Appelé pour faire la guerre au Maroc, son fils, François-Joseph, laisse l’établissement en gérance à un milanais qui le baptise « Hôtel de Milan ». En 1925, il est cité pour la première fois dans le guide Michelin. Albert 1er, Roi de Belgique, alpiniste chevronné, venait souvent grimper à Chamonix. Lorsqu’il décède, en 1934, pour lui rendre hommage, François-Joseph, rebaptise la pension : « Hôtel Albert 1er et de Milan ». En 1962, Chamonix accueille les championnats du Monde de ski alpin. L’occasion pour Marcel, fils de François-Joseph, d’augmenter le nombre de chambres à 50. Chef talentueux, Marcel Carrier obtient son premier macaron au Michelin en 1967. Trois ans plus tard, son fils, Pierre, prend à son tour le relais. Le guide Michelin le gratifie d’un premier macaron en 1985, puis d’un deuxième en 1999.
Hommage à l’architecture des Alpes…
Un projet de la construction de trois fermes savoyardes, prend forme en 1996. Pour y parvenir quinze fermes ont été démontées en Savoie, Haute Savoie et Vallée d’Aoste, leurs bois numérotés et classés pour édifier ce qui constitue aujourd’hui les trois fermes du hameau. La première a été démontée en 1986. Pour descendre les bois d’une ferme d’alpage de Hauteluce en Beaufortain, 40 rotations d’hélicoptère ont été nécessaires…Un an pour les reconstruire ! Elles abritent, aujourd’hui, douze chambres et suites à l’équipement très moderne ; une piscine intérieure-extérieure avec jacuzzi ; le restaurant « La Maison Carrier » avec sa grande terrasse ; le Spa « Le Bachal ». Trois chalets individuels complètent l’ensemble. En 2004, 21 chambres de l’Albert 1er sont mises au même niveau que les chambres de l’hôtel d’origine dont seulement une partie – 6 « petites » chambres – avait été rénovée en 1996. Cettdeuxième tranche de travaux a permis de transformer 21 chambres en 15 pour les rendre plus spacieuses et plus confortables. L’architecte Bernard Ferrari est parti du concept : une chambre/une gravure. Le choix de gravures ou peintures significatives a donné sa personnalité à chaque chambre. L’oeuvre originale, éclairée par une lampe à tableau est également reproduite en format 1 m x 1 m en guise de tête de lit. Les coloris de la gravure ont guidé le choix des peintures, tissus, rideaux, tapis, pierres, émaux… Un meuble de montagne ancien, posé sur un socle, rappelle les origines paysannes de la Vallée.
Des cristaux de roche…
Lieu chic et confortable pour un moment de détente, la décoration du bar le Quartz s’inspire des pierres, joyaux rares du massif du Mont Blanc : quartz clair, quartz fumé, fluorine rose, améthyste… Le tout a été réalisé avec le concours des artisans locaux avec une griffe contemporaine. En 2011, un chalet indépendant a vu le jour. Du nom du pic de granit qui le surplombe, le chalet « Le Grépon » propose une belle chambre double de 45m² avec poêle à bois, une terrasse privée offrant une vue panoramique sur le Brévent et les Aiguilles de Chamonix et une chambrette avec deux lits superposés pour les enfants. Résolument minimaliste, l’intérieur est moderne tout en jouant sur les plus beaux matériaux tel que le bois d’érable blanc, corian, rideaux pure laine… Découvrez également l’appartement « Chez Martine ». Idéal pour un séjour en famille jusqu’ à 6 personnes, qui se distingue par le bois blanchi, les meubles anciens de l’art populaire montagnard et la collection de tableaux de l’artiste Pierre André Camilléri.
Pierre Carrier, l’art de vivre en montagne…
Après avoir fait ses classes dans divers établissements à Megève, Bordeaux et sur la Côte d’Azur, Pierre Carrier revient à l’Albert 1er en 1979. À partir de 1983, il reprend progressivement, les rênes de l’établissement. « Je suis issu de cette culture alpine…on retrouve les traces de ma famille à Chamonix dès le 17e. Laboureurs de père en fils, mes ancêtres ont ensuite suivi les premiers pas du tourisme lié au développement de l’alpinisme après la première ascension du Mont-Blanc en 1786. L’un d’eux, Pierre Carrier, dont j’ai hérité le prénom, est mort au Mont-Blanc avec deux autres guides, Auguste Tairraz et Pierre Balmat, en 1820, dans une avalanche alors qu’ils guidaient l’expédition du docteur Hamel. » et ajoute : « J’ai moi-même beaucoup pratiqué l’alpinisme et le ski avant la cuisine et l’hôtellerie, et mon plaisir à partir pour une randonnée ou une course en montagne est resté intact ». Aujourd’hui, Pierre Carrier à cédé sa place à un autre Pierre : Pierre Maillet.
La cuisine de Pierre Maillet…
Pierre Maillet a grandi à Mazamet. Déjà, à 7 ans, il disait « plus tard, je veux être cuisinier ». Tous les étés, il allait aider son oncle boucher charcutier qui lui a appris la connaissance du produit. A la fin de sa 3ème, il annonce à ses parents qu’il souhaite rentrer à l’école hôtelière. À l’issue de différents stages en Corse, dans le North Yorkshire, à Monte Carlo et à Lausanne, il rejoint le restaurant « La Brise » à Carry le Rouet puis en février 1996, le bureau de recrutement d’Alain Ducasse l’appelle pour lui proposer un poste de commis au Louis XV. Pendant un an, aux côtés de Franck Cerruti, il apprend beaucoup sur la cuisine méditerranéenne et ligurienne.
En 1997, attiré par Chamonix et ses pentes enneigées, ce passionné de montagne qui occupe la plupart de ses loisirs à gravir les sommets à pied, à vélo ou à ski, postule à l’Albert 1er. Il y rentre en mai comme commis et, dès le mois d’août, il est promu chef de partie. Sa rencontre avec Perrine, la fille de Pierre Carrier, le décide à rester une saison de plus… Pour n’en plus jamais repartir. En 1999, Pierre Carrier obtient son deuxième macaron au Michelin et, la même année, le Hameau Albert 1er fait son entrée au sein de la prestigieuse chaîne Relais & Châteaux. Puis Pierre Maillet, épouse Perrine…Son beau-père le laisse progressivement s’exprimer et lui cède la place de chef en 2005. Comme son beau-père, Pierre Maillet n’aime pas la cuisine insipide et déclare : « un plat doit avoir le goût de ce qu’il est, ce qui n’est pas si évident… j’aime cuisiner pour transcender le produit et le laisser s’exprimer pleinement ».
La Maison Carrier, la gastronomie savoyarde…
La Maison Carrier, c’est le second restaurant du Hameau Albert 1er , cette adresse gourmande de pays fleure le goût des bonnes choses à la manière d’autrefois. On y sert une cuisine authentique élaborée avec finesse et inventivité orchestrée par Stéphane Gassot qui a débuté au restaurant de l’Albert 1er en 1983. Après avoir gravi tous les échelons, il s’est vu confier le poste de chef de la Maison Carrier, dès son ouverture en décembre 1997. On y peut manger à la carte ou se laisser guider par les menus « du Jour ». Après le déjeuner, pourquoi ne pas rejoindre l’espace détente voisin Le Bachal (bassin en patois local), il propose dans une atmosphère douce et feutrée, de nombreux soins : gommage oriental, enveloppement d’algues, massages aux huiles essentielles avec les produits Anne Sémonin et Kenmen. A cela, ajoutez un espace de remise en forme avec appareils de musculation, hammam et sauna, une piscine extérieure-intérieure avec vue sur le Mont Blanc. N’est-ce pas du pur bonheur ?
Pour en savoir plus :
Hameau Albert 1er, 38 Route du Bouchet, 74400 Chamonix-Mont-Blanc, tél. + 33 (0)4 50 53 05 09. Site web : www.hameaualbert.fr
Membre de Relais & Châteaux
(Photos : Hameau Albert 1er).
