Si Valparaiso donne l’impression d’un vieux port commercial qui épouse les contours d’une large baie abritée. La cité, immortalisée par Pablo Neruda, demeure une merveille architecturale très courue. Découverte…
Dominée par 42 collines formant un amphithéâtre naturel sur l’Océan Pacifique ; Valparaiso, peuplée à l’origine par les Indiens Changos, fut fondée en 1544 par Pedro de Valdevia, donnant ainsi un port à Santiago, la capitale située à une centaine de kilomètres de là. Les “portenos” ont affronté les attaques des pirates anglais convoitant les réserves d’or. Puis à la seconde moitié du 18e siècle, l’activité du port s’intensifie… Vin, cuir et fromages sont envoyés au Pérou et d’autres navires y font escale. Bientôt, l’indépendance du Chili et la nouvelle liberté de commerce et Valparaiso devient le premier port du pays. L’ouverture du canal de Panama en 1914 sonne son déclin. Le port n’est plus une escale obligée pour les navires se rendant de l’Atlantique au Pacifique en passant par le détroit de Magellan. De plus, le 16 août 1906, un important séisme destabilise la cité.
Mythique, bohême…
Ancienne “Perle du Pacifique” et immortalisée dans les écrits de Pablo Neruda, Valparaiso est qualifiée de bohême, mythique, incontournable… avec ses typiques funiculaires et légendaires maisons colorées. Le centre historique classé au Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO se révèle d’une originalité incroyable. Valparaíso dans l’imaginaire collectif vit encore sur un passé portuaire glorieux… désormais bien lointain. La ville possède une âme, une profondeur historique et artistique. Ici, les vieux trolley bus circulent toujours remplis de passagers et cohabitent avec les taxis. Valparaiso est également le paradis des graffitis. Ils représentent des paysages ou des scènes de la vie quotidienne. On parle d’art urbain. Le Chili connaît une tradition muraliste depuis plusieurs décennies. Pablo Neruda influença aussi clandestinement ces peintures murales considérées à cette période une force d’opposition face à la dictature du Général Pinochet. Le style graphique de Valparaiso, lui, est largement métissé.
Autre tradition, les funiculaires…
on en compte plus d’une dizaine. Appelés “ascensores”, ils représentent l’un des côtés pittoresques de Valparaiso, et ont été déclarés monuments historiques. Cinq d’entre eux sont gérés par la municipalité et les autres, par des compagnies privées.
Les quartiers populaires et “La Sebastiana”…
Sur la colline de Florida se love “La Sebastiana”, la maison où vécut Pablo Neruda, prix Nobel de littérature en 1971. Endroit que Neruda décide de baptiser La Sébastiana, en hommage à Sébastien Collabo, l’architecte. Chaque pièce a été décorée avec une attention particulière. Le quatrième étage abrite la chambre du poète où de sa fenêtre, il embrassait une vue imprenable sur la ville et l’océan. A sa mort, la fondation Pablo Neruda a ouvert la demeure aux visiteurs. Il ne faut pas craindre d’arpenter les ruelles des quartiers Cerro Florida et Cerro Concepcion pour découvrir les quartiers populaires. La promenade vaut le détour… régulièrement on croise des musiciens de rue qui se produisent au détour d’un square ou d’un carrefour. Rejoignez donc les maisons colorées du quartier “Cerro Alegre” et l’élégante promenade Yugoslavo pour son magnifique palais Art Nouveau, le Palais Baburizza. Du belvédère, paseo “Gervasoni”, à la nuit tombée toute la ville semble scintiller de milliers de lumières jaunes. Un vrai spectacle !
Puis, passez un antique portillon métallique pour grimper dans la vénérable cabine en bois du funiculaire “El Peral”. À peine trente secondes plus tard, on se retrouve dans la partie basse de la ville et sur la remarquable Place Soto Mayor. Celle-ci porta d’abord le nom de Place de la Douane, puis de Place du Palais avant de prendre son nom actuel qui fut celui d’un ministre au 19e siècle, Don Rafael Sotomayor. Outre le bâtiment des forces armées de la marine chilienne, cette place offre des édifices construits dans des styles architecturaux variés. Au centre s’élève le monument Arturo Prat, du nom du commandant de la corvette chilienne Esmeralda, qui fut le héros de la bataille navale de Iquique (21 mai 1879) lors d’un combat avec le navire péruvien Huascar. Rappelons que Valparaiso fut l’un des ports les plus charismatiques de l’Amérique du Sud. Source d’inspiration de bon nombre d’artistes et de poètes, la ville sombre dans une certaine nostalgie qui fascine les visiteurs.
Des vignobles aux portes de Valparaiso
Le Chili est également connu pour son vin, renommé dans le monde entier. Avec quelques 11 0000 ha de vigne, il est présent sur les marchés internationaux et exporte environ 70% de sa production. Lorsque Hernan Cortes ordonne dès 1524 la plantation de vigne au Mexique, le premier vin chilien est élaboré 30 ans plus tard. Durant trois siècles, le Chili ne cultive que le Païs, un cépage noir sans caractère. Au 18ème siècle, le pays devient le premier producteur de vin de l’hémisphère Sud. Il faut attendre 1850 pour voir l’introduction de variétés nobles : Cabernet Sauvignon, Merlot, Carmenère et Sauvignon Blanc. Depuis plus de 10 ans, le vignoble Chilien est en pleine mutation. Rendez-vous dans la Vallée de Casablanca -une jeune région viticole de 3600 ha au climat assez frais, puisque la température ne dépasse pas les 20°C pendant la période végétative de la vigne. Elle incarne, à elle seule, la face moderne du vin chilien. A visiter : Casa Marin Las Peñas 3101, Las Condes, Santiago, tél. +56 2 2334 2986 – www.casamarin.cl
Pratique
Formalités : passeport en cours de validité. Monnaie : le peso chilien. 1 € = environ 600 $Ch. L’euro se change facilement mais les cours sont proportionnellement un peu moins bons que pour le dollar. Climat : l’été austral s’étendant de novembre à mars est assez chaud dans la journée avec des soirées plus fraîches. L’automne est également très agréable. Avis aux baigneurs : l’eau de mer plafonne à 18 °C en février. Guide : Lonely Planet Chili.
Notre Carnet d’adresses :
Hotel Palacio Astoreca
Situé au cœur du centre historique, ce petit palais est un havre de calme. Après une journée passée à arpenter les collines de Valparaiso, de retour à l’hôtel, vous pouvez de la terrasse, à l’heure de l’apéritif admirer la magnifique vue sur la baie ou plonger dans l’un des livres de la bibliothèque. L’hôtel dispose de 23 chambres lumineuses et décorées de manière originale. Elles allient le charme de l’ancien avec les commodités modernes. Le restaurant Alegre sert une excellente cuisine qui met en valeur les produits locaux. Un accent particulier est porté sur les poissons et crustacés. Adresse : Calle Montealegre 149, Cerro Alegre, Valparaís, tél. +56 -32 327 7700. Site web : www. hotelpalacioastoreca.com
Hôtel Casa Higueras
Perché sur une colline de Cerro Alegre, l’hôtel Casa Higueras combine une vue panoramique avec un service attentionné et chaleureux. La Casa Higueras offre 20 chambres très confortables, décorées avec soin et équipées de meubles et d’accessoires haut de gamme. A disposition, dans le jardin en espalier, une piscine et un jacuzzi. Non loin, un spa avec sauna et tables de massage. Le restaurant de Montealegre propose d’excellents poissons et fruits de mer. Au dîner, vous pouvez choisir entre la salle romantique à l’intérieur ou une table en terrasse avec vue sur la baie. Belle carte des vins dont beaucoup sont issus des caves locales. Le choix de desserts est particulièrement agréable. Adresse : Calle Higueras 133, Cerro Alegre, Valparaiso, tél. (56-32)-2497900. Site web: www.restaurantmontealegre.cl
Restaurant Le Filou de Montpellier
Le Filou de Montpellier affiche une cuisine savoureuse mélangeant les influences française, méditerranéenne et chilienne. On trouve à la carte le traditionnel boeuf bourguignon, le camembert gratiné au four, le confit de canard ou le lapin à la moutarde, mais aussi du filet de thon… Philippe, le propriétaire -qui est bien originaire de Montpellier- et son équipe vous orientent sur d’excellents vins chiliens. Ambiance agréable. Adresse : Almirante Montt 382, Valparaíso, tél.+56 32 222 4663.
Pour en savoir plus :
Consulter l’Office National du tourisme chilien, site web : www.visit-chile.org
(Photos : D.Krauskopf).
