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Helsinki, pétillance et trépidance

Helsinki : capitale de la Finlande, de la performance et de la trépidance. Découverte…

Quand on arrive à Helsinki, il y a quelque chose de magique dans l’air, comme une sorte de pétillance. Pétillance sur le marché aux parasols multicolores, aux produits qui sentaient bon les champs et les bois : abondance de fraises, de mûres, de myrtilles, d’airelles, légumes appétissants, artisanat incontournable sur lequel se jettent les touristes qui n’ont pas le temps d’entrer au plus profond de ce pays si vivant, si talentueux. Pétillance dans le va-et-vient incessant des vedettes et ferries qui desservent les îles des archipels finlandais, la Suède, l’Estonie et la Russie, mais aussi des paquebots qui vont sillonner la Baltique tout l’été. Pétillance tout au long de la superbe esplanade qui descend au port. Pétillance dans les rues, pétillance dans les yeux bleus ou verts des jeunes et des moins jeunes, pétillance dans cette chevelure d’or et d’argent qui défie tous les coiffeurs du monde.

Helsinki en fête…

En cette journée de juin, la capitale est en fête, sous un ciel bleu marine et un soleil dont les finlandais sont si gourmands, après les longs mois d’hiver où il faut vivre avec la nuit quand il fait jour chez nous. Sur la place du Sénat, bordée de monuments néo-classiques aux tons pastel, en haut d’un escalier monumental, la cathédrale luthérienne Tuomiokirkko, qui domine le port, toute de blanc vêtue, aux dômes vert amande parsemés d’étoiles dorées, rivalise avec l’église orthodoxe Uspenski, en brique rouge, aux bulbes d’un or éclatant, située à côté sur l’île Katajanokka. A gauche de la cathédrale, une superbe bibliothèque, la Bibliothèque Nationale de Finlande, fondée en 1640, vaut le détour par son architecture intérieure étonnante, très colorée et sa collection de livres rares, de parchemins médiévaux, de papyrus… Petite halte avec vue sur la cathédrale, au Café Engel, une ancienne pharmacie, nommé ainsi en souvenir de Carl Ludwig Engel, architecte qui aménagea le centre ville, à la demande du tsar Alexandre 1er. Engel avait été l’architecte de Saint-Pétersburg. Le Café Engel est le “café Flore” d’Helsinki, il se passe toujours quelque chose au Café Engel… Sur le port, place Kauppatori, le marché est envahi par les touristes qui se jettent sur les fruits rouges ; à côté, vieux gréements, yachts anciens, ferries et paquebots sillonnent la baie. Les vedettes emmènent touristes et citadins à l’impressionnante forteresse de Suomenlinna, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, située sur une île au large du port d’Helsinki. Une belle promenade agrémentée par la visite du musée et un film très intéressant sur l’histoire de la forteresse ; c’est également un lieu de prédilection pour les Finlandais qui viennent y pique-niquer et se baigner. L’Esplanade, qui est en fait une longue artère pentue, est aussi célèbre que les Champs-Elysées ou “las Ramblas” de Barcelone : lieu de flâneries, de concerts, d’expositions, bordée de cafés, de restaurants, de boutiques de luxe et de grands magasins. C’est toujours l’effervescence, des personnages pittoresques cohabitent avec une jeunesse exubérante et des touristes aux yeux écarquillés, les curieux s’installent sur les bancs et regardent ce spectacle ininterrompu. Au café Kapelli, on prend un verre en terrasse ou un repas délicieux.

Helsinki, des quartiers de charme…

Un peu plus haut, au milieu de l’Esplanade, la statue du poète national J.L Runeberg, toujours taquinée par les mouettes, semble poser un regard bienveillant sur toute cette foule bariolée. Les petites rues perpendiculaires offrent un peu d’ombre et plus de calme ; c’est là que se trouvent les superbes hôtels, tels le Kamp, somptueusement classique, le Glo, et le Klaus K, remarquablement “design”. Le Fishmarket est un restaurant de poissons “tendance”, l’Aino (nom d’une héroïne du Kalevala) sert, en été dans sa petite cour intérieure, calme et ensoleillée, des plats gourmands, à l’abri du tumulte de l’Esplanade. Le soir, les amoureux du jazz peuvent aller passer la soirée au Storyville, situé non loin du Musée national finlandais. Ce musée est passionnant et très riche ; vous découvrirez l’histoire de la Finlande de la préhistoire à l’ère Nokia ! Le musée du Design renferme une belle collection de mobilier, objets et dessins. Le design est l’un des plus beaux fleurons de la Finlande. Alvar Aalto, architecte et designer en est l’une des personnalités-phare, tant par son célèbre mobilier fonctionnel que par son fameux vase Savoy aux contours ondoyants comme les jupes des femmes Saami.

Partie de campagne à Seurassari…

Le musée en plein air Seurasaari, au nord-ouest du centre ville, est situé sur l’île du même nom, reliée à la terre par une longue passerelle romantique où les oiseaux vous font la fête. C’est un havre de paix verdoyant et fleuri, où l’on découvre la vie d’antan, dans la campagne finlandaise. Fermes, manoirs, pavillons d’été, écuries, moulins, greniers à grain, saunas, au total 87 bâtiments ; des personnes en costumes traditionnels accueillent les visiteurs, filent la laine, tricotent et racontent les histoires d’autrefois… Le dimanche, les fidèles se rendent à l’église en bois de Karuna bâtie en 1686 et transférée à Seurasaari en 1912 , on peut même s’y marier ! A l’origine, les murs étaient peints mais ils furent badigeonnés à la chaux ; ils sont maintenant recouverts de tableaux contant l’Ancien et le Nouveau Testament. Le fondateur du musée et sa femme sont enterrés dans le jardin de l’église. Une belle étape de sérénité, de nature, de calme à recommander plutôt le matin pour en profiter pleinement avant le monde de l’après-midi. Retour dans la capitale pour découvrir deux lieux célèbres : l’église de Temppeliaukio, non loin du musée national. Son dôme est en cuivre, comme un soleil dont les 180 rayons en béton et vitres laissent entrer lumière et aération, les fondations circulaires sont creusées dans la roche. L’un des sites les plus visités d’Helsinki. Remarquable pour son acoustique, c’est le lieu idéal pour assister à un concert et profiter de l’endroit dans le calme.

Sibélius en symphonie…

Un autre détour par le parc où se trouve le monument et la tête sculptée dans l’acier de Jean Sibélius, la référence de la musique classique finlandaise. L’œuvre est de Eila Hiltunen : cela s’apparente à un orgue de 24 tonnes d’acier et de 580 tuyaux ; on aime ou on n’aime pas : les touristes passent vite, pour prendre la photo-carte postale mais ne s’arrêtent pas assez pour penser à la musique de Sibélius : “Finlandia”, “Karelia”, “la Valse triste”, “la Fille de Pohjola”, “la Symphonie n°2”. Dans sa musique, on entend les feuilles légères des bouleaux frissonner, l’eau paisible des lacs s’écraser en petites vagues le long des rivages où ondulent les roseaux. On se perd dans la contemplation de l’immensité de ce pays du nord, et puis on lit le Kalevala, grande épopée de la mythologie finlandaise dont il s’est inspiré : c’est un chant épique du 19ème siècle fait de poèmes, d’histoires et de contes de villageois, rassemblés par un médecin de campagne, Elias Lönnroth, au cours de ses pérégrinations. Alors si l’on prend le temps, peut-être les tuyaux d’orgue se transformeront-ils, sous notre regard, en forêt de bouleaux…

Porvoo, village “tendance”

On ne manquera pas de faire une escapade à Porvoo, située à 50 kms à l’est d’Helsinki ; une excursion séduisante d’une journée, mais deux jours ou trois jours serait mieux, par bus, par bateau, par train, vous avez le choix. En arrivant à Porvoo, on croirait plonger dans un décor de cinéma, car il y a un certain enchantement. Et Porvoo est bien réelle : après Turku, c’est la deuxième ville la plus ancienne de Finlande, fondée aux environs de 1300. On s’arrêtera par le pont de la rue et le vieux pont qui enjambent le Porvojoki, les escaliers du diable, la vieille ville et ses pavés, la maison de Johan Ludvig Runeberg, poète contemporain de Victor Hugo, auteur de l’hymne national finlandais, dont on retrouve la statue sur l’Esplanade d’Helsinki, mais aussi ici dans un jardin public. Une autre personnalité est née à Porvoo, c’est le peintre Albert Edelfelt (1854-1905). Son œuvre s’inspirait de la nature et les métiers liés à la nature, il était renommé à Paris et à Saint-Pétersburg, Il a peint également des portraits de la famille du Tsar. Il a eu la charge du pavillon finlandais pour l’exposition de 1900.

Le rouge en vedette…

Les ruelles de la vieille ville sont bordées de petites maisons en bois peint aux tons pastel ; ce sont des boutiques, des galeries, des restaurants, des hôtels. Cela évoque les petits villages irrésistibles de la Nouvelle-Angleterre. Porvoo, le “bourg de la rivière”, ce sont les vieux entrepôts rouge brique au bord de l’eau, “la carte postale de Porvoo”. Ce fameux rouge brique que l’on voit sur beaucoup d’habitats s’appelle le rouge de Falun ; c’était une mine de cuivre en Suède. On utilise un oxydant de cuivre acheté autrefois en pharmacie, maintenant en quincaillerie, on fait bouillir pendant quelques heures de l’eau et de la terre argileuse, auxquelles on ajoute de la farine de seigle et l’oxydant, et l’on obtient ce fameux rouge, symbole des pays nordiques. Cela protège du vent et de la pluie. En 2000, à l’image des entrepôts, sur l’autre rive du fleuve Porvojoki, on a construit des petites maisons à un étage, en bois rouge brique, vertes, jaunes, très séduisantes ; au rez-de chaussée, des petits ateliers sont prévus pour développer l’artisanat. Sur le fleuve étroit, bateaux de plaisance, petits yachts, vieux gréements et petits bateaux de croisières qui vous emmènent dans l’archipel aux 600 îles, créent une animation et donnent une petite allure de vacances à cette ville où l’on s’installerait avec plaisir.

Une ville gourmande…

Un tiers de la population de Porvoo parle suédois, dans les écoles, les crèches et les paroisses ; 6% de Finlandais parlent suédois sur l’ensemble du territoire. A Porvoo, on a découvert des fragments de langage datant des Vikings. Côté gourmandises, on goûtera le gâteau de Runeberg et les chocolats, mais aussi on se rendra au restaurant Wanha Laamanni, construction en bois datant du 18ème siècle, situé dans le centre historique de la vieille , sa terrasse domine les toits de Porvoo. Un repas de gourmet, commençant par un tartare de hareng avec œufs de lump et œufs de goujon ; ensuite des filets de renne avec une sauce aux cèpes des pommes de terre au thym marinées, et une purée de carottes confites. Le dessert irrésistible : glace vanille au miel, groseilles, carottes rapées confites tièdes, poudre de chocolat, fleur violette pour la décoration… Un charmant petit hôtel, situé au cœur de la vieille ville, le Porvoon Mitta ; chaque chambre a une histoire… Un petit saut à la vieille gare de Porvoo où sont encore des locomotives à vapeur et des vieux wagons qui marchent encore, des promenades sont organisées ; un endroit nostalgique, quelques boutiques charmantes, presque d’un autre temps, l’épicerie, la quincaillerie, la fleuriste, un décor de théâtre. Il faut repartir… pour mieux revenir ; car chaque fois que l’on quitte la Finlande, on pense déjà à la prochaine fois. En Finlande, il faut prendre le temps d’écouter la nature et les gens ; le peuple finlandais est très attachant, très hospitalier et si fier, et il a raison !

Pour en savoir plus :

Contacter l’Office National du tourisme de Finlande à Paris, tél. + 33 (0)1 55 17 42 70. Site web : www.visitfinland.com/fr

Claire Laloue  -(photos Claire Laloue et Office de tourisme de Finlande)

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