Au cœur des plus hautes marées du monde, dans la baie de Fundy
le 31/03/2016
Au Nouveau-Brunswick , à Hopewell Rocks, on découvre les plus hautes marées du monde : l’océan Atlantique inonde d’immenses rochers pots de fleurs deux fois par jours. A marée basse, on s’y promène, à marée haute, on fait du kayak. Découverte…

Par Emmanuel Gabey
C’est peut-être le phénomène naturel le plus époustouflant de la planète. Ici, au sud du Nouveau-Brunswick, dans la baie de Fundy et ses rochers de Hopewell. Deux fois par jour, il se passe un évènement unique : les plus hautes marées au monde. Imaginez 100 milliards de tonnes d’eau qui entrent et sortent de la baie deux fois par jour !
Provoquées par la gravitation de la lune et du soleil, les marées de la baie de Fundy sont les plus puissantes du monde et leur hauteur varie chaque jour en fonction de la position des deux corps célestes. La gravitation du soleil est plus forte durant les phases de la nouvelle lune et de la pleine lune. Elle provoque alors des marées de plus grande amplitude ou marées de « vives-eaux ». Quand la lune est perpendiculaire à la ligne située entre la Terre et le soleil, la gravité est moindre, ce qui entraine des marées plus faibles (mais c’est très relatif !).

Les immenses rochers de Hopewell…
Ce matin, vers 10 heures, la marée est basse. Du haut de la falaise, nous découvrons en contrebas les immenses rochers de Hopewell en grès ocre et conglomérat, assez friables, modelés par les glaciers et érodés, sculptés, rongées sans répit par les marées, comme malaxés par des géants. On dirait de fantomatiques sentinelles coiffées parfois d’un chapeau de verdure.
Après avoir emprunté un escalier métallique, de nombreux touristes, marchent déjà littéralement au fond de l’océan et arpentent la plage qui court sur plusieurs centaines de mètres. Appareil photo à bout de bras, ils mitraillent à qui mieux mieux ces pots de fleurs géants, ces rochers qui datent de quelque trois cent millions d’années.

L’imagination humaine n’ayant pas de limite, nombre de ces monolithes qui se détachent dans le bleu de l’océan et du ciel ont été baptisés. Ainsi, il y a la grotte marine, l’ours, la belle-mère, le diamant, l’éléphant, le château, mais surtout la plus populaire : l’ « arche des amoureux », deux rochers presque collés ensemble devenus deux visages collés qui se font un « bec » (un baiser), propice aux serments et mêmes aux cérémonies de mariage en robe blanche et nœud papillon.
Une petite balade…
Il est alors temps d’engager une petite balade sur ces deux kilomètre de plages bordées par ces immenses rochers. Quelques-uns ont été tellement rongés par l’eau salée qu’il y a quelques années, une partie a fini par tomber sans vraiment crier gare. Par chance, il n’y avait personne à proximité.
« Aujourd’hui, explique Aldo, notre guide, la marée est descendue à 5,9 mètres. Progressivement, elle va remonter dans l’après-midi, en exactement 6 heures et 13 minutes, pour attendre 12,4 mètres en fin d’après-midi».
Lorsque la marée monte, ni grondement ni fracas, aucune muraille d’eau ne s’avance vers la plage. Le retour de la mer est paisible, sans bruit. Le niveau de l’eau s’élève progressivement. Les grandes vasières, où viennent se nourrir chaque été des millions de bécasseaux avant de gagner l’Amérique du Sud, sont peu à peu submergées.
Pourquoi de si hautes marées ? Notre guide explique : « la baie a la forme d’un entonnoir, large et profonde à une extrémité, étroite et peu profonde à l’autre. Ainsi les marées qui avancent dans la baie sont poussées vers le haut. Quand elles atteignent les rochers en pot de fleurs, elles sont hautes comme un bâtiment de quatre étages ! »

Alors, les cavernes se remplissent et transforment les fameux « pots de fleurs » en ilot rocheux. C’est l’heure des kayakistes qui ne tardent pas à pointer le bout de leur bateau et virevoltent bientôt avec bonheur tout autour des rochers. Bientôt, le cycle reprendra et la marée commencera à baisser….
Pratique
Y aller : Air Canada propose un vol quotidien via Montréal et Toronto. www.aircanada.com.Saison : la saison touristique va de juin à octobre.
A prévoir : un anti moustique car les zones marécageuse sont propices à ces petits bestioles, un coupe-vent et un pull pour parer aux caprices de la météo. Et un maillot de bain car, en été, l’eau peut atteindre 24 °.
Voyagistes : une bonne vingtaine de voyagistes programment la destination, notamment Vacances Transat, Nouvelles Frontières, Comptoir du Canada, etc.
Guide : Fabuleuses maritimes, éditions Ulysse, 286 pages, 25 euros.
Pour en savoir plus :
Consulter le site web: www.tourismenouveaubrunswick.ca(Photos : Office de tourisme et E.Gabey).
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