Zurich prospère et branchée

le 01/09/2015

La capitale économique helvétique est aussi une des capitales les plus branchées d’Europe. Oubliez le quartier des affaires et des banques, c’est à Zurich West, ancien quartier industriel, que tout se passe. Découverte…



Centre des affaires incontesté et place financière internationale, Zurich jouit d’une richesse séculaire et d’une situation géographique exceptionnelle, au bord du lac du même nom et aux pieds des alpes, ce qui lui vaut d’être classée comme une des villes où on vit le mieux.

La petite bourgade gallo-romaine plantée sur la rivière Limmat et le Lac prospère grâce aux échanges entre les vallées alpines et le sud de l’Allemagne. Au 19ème siècle, la cité connaît un remarquable essor industriel lors de la création du chemin de fer et l’ouverture du Crédit Suisse, beau présage. Aujourd’hui, la ville est à la pointe de l’économie et de la culture. Toute la diversité des quartiers retrace ces pages de l’histoire.

Une rue où le shopping de luxe est roi, un quartier historique animé en soirée, une vie culturelle très riche. La rivière Limmat et le lac qui offrent de belles échappées bucoliques. Et Zurich West, lieu d’une créativité alternative débordante, fréquenté par une jeunesse avide de nouveautés.




Niederdorf, Lindenhof, le charme de la vieille ville…


Dans un périmètre allant du Pont du Quai au Pont de la Gare, sur les rives de la Limmat, serpente tout un lacis de petites rues piétonnières bordées de charmantes boutiques de mode, d’échoppes d’artisans et de capharnaüms de brocanteurs. D’accueillantes terrasses de café autour de fontaines fleuries - la ville n’en compte pas moins de 1200 approvisionnées en eau de source – invitent à s’attabler devant de bonnes bières fraiches.  C’est la vieille ville, le quartier historique concentré autour de la cathédrale, massif édifice, emblème de la ville, avec ses deux tours jumelles, où il fait bon s’aventurer pour des soirées animées.

Grossmünster, la cathédrale…


Face au Münsterbrücke, vous ne pouvez pas la manquer. Passez les lourdes portes de bronze retraçant l’histoire de la ville et des scènes bibliques, œuvre de l’artiste allemand Otto Münch. La nef dépouillée de tous ces ornements par le protestantisme vers 1523 peut paraître bien austère. Avancez jusqu’au chœur magnifiquement illuminé par  les superbes vitraux de Giacometti d’où émane toute la spiritualité du lieu. Ne vous y trompez pas, à l’origine c’est une église de pur style fin roman.

La légende dit que Charlemagne décida la construction d’un prieuré lorsque son cheval qui coursait un cerf depuis Aix-La-Chapelle est tombé en arrêt devant les sépultures des deux martyres chrétiens Félix et Régula, aujourd’hui les saints patrons de la ville… Une surprenante statue de l’empereur assis trône dans la crypte. A voir.

Si le cœur vous en dit, grimpez les 187 marches de la tour pour la vue sur le lac et les Alpes, puis traversez le pont pour admirer d’autres vitraux, ceux de Marc Chagall dans l’Eglise Fraumünster, juste en face.

Dans la Spielgasse, une halte s’impose au Café voltaire où, en pleine première guerre mondiale, a pris naissance le dadaïsme, mouvement artistique, intellectuel et littéraire qui s’opposait à l’ordre bourgeois. Esprits libres, irrévérencieux et créatifs, Hugo Ball, Hans Richter, Tristan Tzara et Hans Arp, ont osé l’extravagance, la dérision pour dédramatiser cette période de grande difficulté. Le café a failli être détruit par le propriétaire des lieux, et fort heureusement sauvé par la volonté de quelques défenseurs tenaces. C’est aujourd’hui un lieu pluriculturel intéressant.

Quelques pas plus loin, Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine et son épouse, ont occupé un appartement durant une année avant leur retour en Russie et la création du bolchevisme.

Au 12 de la rue Rindermarkt, Oepfelchammer, la plus ancienne taverne de Zurich, Oeli comme le nomme les habitués, est depuis 1801, le rendez-vous des écrivains et poètes. L’originalité se trouve à l ‘étage. Deux toutes petites salles, très basses de plafond, entièrement recouvertes de bois patiné par le temps, gardent les stigmates des nombreux visiteurs qui y ont gravé leur nom dans le bois. Aujourd’hui, on dirait des graffitis.

Rive droite, dans le Lindenhof, les anciennes et très belles maisons des corporations ont été investies par des restaurants tendances ou d’élégantes boutiques d’antiquaires. Grimpez jusqu’ au parc des tilleuls, première place publique de Zurich (XIIIe) dominant le fleuve où subsistent quelques vestiges romains et savourez la tranquillité et le romantisme du lieu.




La Bahnhofstrasse…


Exclusivement réservée aux piétons, desservis par de nombreux trams, c’est le paradis du shopping de luxe.

La réputation de l’artère n’est plus à faire. C’est tout simplement la rue la plus chère du monde, le temple du luxe. Il n’y a qu’à voir l’animation affairée qui y règne. Hommes d’affaires pressés surgissant des imposants établissements bancaires incontournables, femmes richement pourvues mais discrètes, l’ostentation n’est pas l’apanage du pays.

Du lac à la gare, 1 km 4 de boutiques de marques internationales, de marques suisses et de grands magasins au charme désuet, où trouver quelques spécialités locales et pas moins d’une quarantaine de bijouteries de luxe. Le chiffre d’affaires annuel au m2 atteint 100 000 CHF pour les bijoutiers. Pour la boutique Apple, le chiffre d’affaires monte à 225 000 CHF au m2 ! A ne fréquenter que la bourse bien fournie ou pour rêver…




Ca bouge à l’Ouest…


A l’ouest que du nouveau ! Depuis la réhabilitation de la brasserie LövenBräu, consacrée à l’art contemporain, Zurich West, Zuri West comme il faut dire, n’arrête pas d’évoluer. L’ancien quartier industriel offre une alternative de défoulement et de créativité. Pour vous guider, suivez la plus haute tour de Zurich avec ses 136 m de hauteur. De nombreux bus, tram et S-Bahn desservent la zone.

Là, où au XIXe, lors de l’essor industriel, les cheminées des usines de construction de bateaux et de moteurs déversaient leurs fumées polluantes, dans les vestiges de ces beaux bâtiments industriels que l’on a eu la sagesse de sauvegarder, tout un monde parallèle de créativité a pris possession des lieux.

Le Technopark, véritable centre de transfert des technologies, accueille les starts-ups innovantes. A côté dans une ancienne fonderie, Puls 5, cafés, restaurants, designers, boutiques de création parallèle, se partagent l’espace.



Ici, le brut côtoie la poésie. Dans des friches bucoliques, surgissent les entrepôts Bogen 33, et leurs collections de meubles vintages. Au détour d’une ruelle, on tombe sur une pluie de parapluies qui abrite des restaurants exotiques. Dans le Gerolds-Areal, le Frau Gerolds Garten, accommode les légumes récoltés dans son potager de ville. En été, la terrasse sur le toit fait le plein.

Freitag, la marque très hype de sacs colorés en toile de bâche recyclée, s’est installée dans une tour de conteneurs. Nouveauté de l’année, les frères Freitag, s’attaquent à la fabrication textile, tee shits, polos… Parions sur leur réussite ! Sous les arches du viaduc ferroviaire, designers, jeunes créateurs de mode, restaurants bio, galeries d’art, ateliers de meubles drainent toute une nouvelle gentry de jeunes cadres.

C’est à la sortie des bureaux que le quartier commence à s’animer d’une foule cosmopolite et branchée qui se rassemble dans les nombreux bars, clubs jusqu’au bout de la nuit.



Pour autant, la culture y est aussi largement représentée. Zurich compte plus de 50 musées, une centaine de salles d’exposition et de nombreux théâtres.

Le ZHDK, abrite la haute école des Beaux-Arts. Dans un ancien bâtiment industriel, le Schiffbau, ancienne usine de construction de navires, propose des pièces d’un théâtre alternatif. La ville consacre 38 millions CHF au théâtre, dont le Opernhaus Zurich, l’opéra de zurich très réputé. Dans l’ancienne brasserie Löwenbräu, le musée Migros et la Kunsthalle, musées d’art contemporain sont à l’origine de l’installation des premières galeries d’art qui ont revitalisé la zone ouest. Aujourd’hui, Zurich rivalise avec Bâle. D’ailleurs la Suisse occupe la cinquième place de l’art contemporain dans le monde.



Il ne serait pas zuriquement correct de quitter la ville sans faire comme tous les Zurichois, prendre de la hauteur à Uetliberg. A pied, à VTT ou par le train, l’ascension de la montagne zurichoise, c’est un rite. On y vient pour prendre un bon bol d’air frais et profiter de la vue sur toute la ville, le lac et même les sommets des Alpes. C’est l’escapade dominicale d’où partent les chemins de randonnées. Pas de salut en Suisse, sans verdure ni sport ! Au sommet, la belle terrasse de l’hôtel-restaurant Uto Kulm domine la ville.


Notre Carnet d’adresses :


Markthalle

Sous le viaduc, directement ouvert sur le marché couvert qui propose ses produits bio, Markthalle est non seulement un lieu de rencontre très animé mais aussi un restaurant à l’ambiance conviviale. La carte saisonnière offre des produits d’une grande fraîcheur, choisis directement sur les étales attenants. Filet de poisson aux girolles, carré d’agneau fondant, ou encore la surprenante demi-tête de cochonnet, à éviter aux âmes sensibles. Les serveurs jeunes et dynamiques assurent un service diligent et sympathique. Site web : www.restaurant-markthalle.ch

Uto Kulm

A Uetliberg, à quelques minutes de marche du petit train qui dessert la colline, Uto Kulm propose dans un cadre chic et contemporain, une carte très raffinée. Tout y est absolument excellent et copieusement servi. Une très bonne table avec une vue imprenable sur la ville. Attention, l’addition est au niveau de la qualité ! Site web : www.utokulm.ch

Hôtel Kameha Grand



Au nord d’Oerlikon, près de l’aéroport, dans le tout nouveau quartier de zurich en passe de devenir la nouvelle zone tendance, l’hôtel Kameha Grand, conçu par Marcel Wanders affiche sa nouveauté et son design adapté à une nouvelle fréquentation de jeunes affairistes branchés. La démesure des espaces n’a d’égale que l’humour des décors. On y retrouve les stéréotypes helvétiques, comme de très grosses cloches de vaches en abat-jour dans le hall, les murs des chambres recouverts du traditionnel « papier découpé », le bar dans un coffre, ou encore la salle de bains dissimulée derrière des portes plaquette de chocolat. De petits box assurent tout de même l’intimité les convives au bar ou au restaurant. Excentré d’une vingtaine de minutes, il est relié par de nombreux trams. Sites web : www.kamehagrandzuerich.com ou www.lieblingsplatz.com

Croisière sur le lac

Le lac offre de belles possibilités de croisières qui permettent de découvrir les villages côtiers tout en déjeunant. Site web : www.zsg.ch

Y aller :


TGV Lyria assure jusqu’à 6 trains quotidiens entre Paris et Zurich. Prix à partir de 29 € aller simple en 2nde classe et 59 € aller simple en 1ère classe (repas inclus dans le prix du billet 1ère classe). Site web : www.tgv-lyria.com Pour les correspondances : www.ccf.ch


Pour en savoir plus :


Consulter le site web : www.zuerich.com

(Texte : Martine Delaloye - Photos : Martine Delaloye et hôtel).


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