Les dames de Brive
le 28/06/2021
Colette, Coco Chanel, Simone de Beauvoir, trois femmes qui ont marqué leur époque et qui ont laissé à Brive-la-Gaillarde et dans ses environs de belles traces à suivre. Découverte…

Par Martine Delaloye
Chacune à leur manière, ces trois femmes à la personnalité forte, se sont imprégnées de cette belle région corrézienne qui les a inspirées dans leurs écrits et leur création. Suivons-les dans les lieux qui ont marqué leur vie, la maison de famille où Simone de Beauvoir passait ses vacances, l’Abbaye d’Aubazine où Coco Chanel passa quelques années à l’orphelinat ou encore les Jardins de Colette, situés à proximité du château de Castel-Novel où elle vécut.

L’auteure du « Deuxième Sexe », philosophe, romancière, essayiste et figure importante du féminisme s’est forgé un esprit de femme libre loin de Paris et d’une mère très pieuse.
La maison de famille de Simone de Beauvoir dans le parc de Meyrignac
Pas bien loin de Brive La Gaillarde, à une trentaine de kilomètres seulement, près d’Uzerche se trouve la maison où Simone de Beauvoir passait ses vacances d’été jusqu’à l’âge de 21 ans chez son grand-père. Il faut entrer dans le jardin où s’épanouit toujours le catalpa qu’elle cite dans son roman autobiographique « Mémoires d’une jeune rangée » pour capter l’esprit de l’auteure. « Après les effusions familiales et le petit déjeuner, je m’asseyais sous le catalpa devant une table de fer, et je faisais mes devoirs de vacances. » Une sorte de paradis bucolique très inspirant.

Aujourd’hui, Martial Dauriac, son petit neveu entretient les lieux, reçoit les visiteurs, retrace la généalogie de la famille, et fait vivre avec humour la mémoire de sa célèbre aïeule. Il laisse entendre que c’est dans ces lieux sereins, où elle faisait de longues promenades solitaires dans la campagne, qu’elle s’est affranchie de la religion et du carcan des conventions de son époque en compagnie de Jean-Paul Sartre. Le parc aux essences exotiques, tulipiers de Virginie, hêtres à feuilles de fougères est un havre de sensualité. L’intérieur de la maison est celui d’une maison bourgeoise de l’époque où dans le salon trône une pièce maîtresse, la bibliothèque dont Simone a lu tous les volumes. Elle en prenait un le matin et le rapportait entièrement lu en fin de journée. Rien de surprenant à ce que la médiathèque d’Uzerche porte le nom de cette grande lectrice et rende hommage à son œuvre. Le lieu ne trahit pas l’esprit de l’auteure et recèle un bon nombre d’ouvrages féministes et l’intégrale de ses 28 œuvres.

A Uzerche, Simone de Beauvoir est partout
En terres de Corrèze, Uzerche est une de ces jolies petites villes pittoresques, perchée sur un piton rocheux surplombant la Vézère (un affluent de la Dordogne) où le patrimoine architectural rivalise avec un paysage verdoyant au charme indéniable. L’hôtel des Joyet, le château Pontier, l’abbatiale St Pierre d’Uzerche, l’abbatiale Saint Pierre de Vigeois et bien d’autres édifices religieux forment une dentelle de tours et clochers des plus photogéniques.

Sur l’autre rive, un parcours de randonnée lui est consacré. Un peu plus de 5 km de balade en pleine nature au bord de la Vézère à parcourir en 1 h 30 mn env., ponctué de panneaux relatant sa vie et son œuvre. Une ludique et plus accessible pour tous de plonger dans son univers philosophique.

La Halle Huguenot sur le site d’une ancienne papeterie
A proximité, les anciens bâtiments de l’usine de papeterie Royères délaissés après l’arrêt de l’activité en 2006, ont fait l’objet d’un projet de restauration du site confié au cabinet d’architecte de Jean-Michel Wilmotte. La Halle Huguenot polyvalente a investi la nef la plus ancienne, dont elle a pris le nom. Le bâtiment Atelier héberge les associations, commerces et salles de séminaires. Une salle de spectacle – concerts, théâtre, spectacles divers - y a pris ses marques. L’ancienne salle des machines a trouvé sa vocation d’espace d’expression contemporaine. Henri Cueco, peintre Uzerchois a ouvert la voie. Yann Arthus Bertrand y a également exposé en 2016. L’ensemble créé un pôle d’activité dynamique, très fréquenté. Une passerelle sur la Vézère relie la ville ancienne au nouvel écoquartier. Un projet d’aménagement des jardins devrait être confié à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles. Site web : www.uzerche.fr

Cette Abbaye cistercienne du XIIe siècle, classée monument historique constitue un ensemble architectural fabuleux. A visiter pour l’architecture dont un clocher octogonal, le cloître fleuri au milieu duquel trône une fontaine réalisée dans un seul bloc de pierre. Une performance technique. On parcourt les lieux où durant des siècles vécurent les cisterciens, occupés tout au long de leur journée aux rites religieux, à la prière mais aussi aux diverses tâches qui permettaient la survie de l’abbaye. La copie des livres dont on apprend que parfois, pour aller plus vite, l’orthographe est un peu malmenée et les mots tronqués car la vente d’un ouvrage rapportait beaucoup d’argent. On y retrouve aussi quelques pattes de chat, les protecteurs des manuscrits contre les nuisibles. Le chapitre constitue une pièce maîtresse où les membres de l’ordre se retrouvaient selon des conditions et des raisons bien définies par la règle et dans une hiérarchie très codée.
Chacune à leur manière, ces trois femmes à la personnalité forte, se sont imprégnées de cette belle région corrézienne qui les a inspirées dans leurs écrits et leur création. Suivons-les dans les lieux qui ont marqué leur vie, la maison de famille où Simone de Beauvoir passait ses vacances, l’Abbaye d’Aubazine où Coco Chanel passa quelques années à l’orphelinat ou encore les Jardins de Colette, situés à proximité du château de Castel-Novel où elle vécut.

Sur les pas de Simone de Beauvoir à Saint-Ybard près d’Uzerche…
L’auteure du « Deuxième Sexe », philosophe, romancière, essayiste et figure importante du féminisme s’est forgé un esprit de femme libre loin de Paris et d’une mère très pieuse.
La maison de famille de Simone de Beauvoir dans le parc de Meyrignac
Pas bien loin de Brive La Gaillarde, à une trentaine de kilomètres seulement, près d’Uzerche se trouve la maison où Simone de Beauvoir passait ses vacances d’été jusqu’à l’âge de 21 ans chez son grand-père. Il faut entrer dans le jardin où s’épanouit toujours le catalpa qu’elle cite dans son roman autobiographique « Mémoires d’une jeune rangée » pour capter l’esprit de l’auteure. « Après les effusions familiales et le petit déjeuner, je m’asseyais sous le catalpa devant une table de fer, et je faisais mes devoirs de vacances. » Une sorte de paradis bucolique très inspirant.

Aujourd’hui, Martial Dauriac, son petit neveu entretient les lieux, reçoit les visiteurs, retrace la généalogie de la famille, et fait vivre avec humour la mémoire de sa célèbre aïeule. Il laisse entendre que c’est dans ces lieux sereins, où elle faisait de longues promenades solitaires dans la campagne, qu’elle s’est affranchie de la religion et du carcan des conventions de son époque en compagnie de Jean-Paul Sartre. Le parc aux essences exotiques, tulipiers de Virginie, hêtres à feuilles de fougères est un havre de sensualité. L’intérieur de la maison est celui d’une maison bourgeoise de l’époque où dans le salon trône une pièce maîtresse, la bibliothèque dont Simone a lu tous les volumes. Elle en prenait un le matin et le rapportait entièrement lu en fin de journée. Rien de surprenant à ce que la médiathèque d’Uzerche porte le nom de cette grande lectrice et rende hommage à son œuvre. Le lieu ne trahit pas l’esprit de l’auteure et recèle un bon nombre d’ouvrages féministes et l’intégrale de ses 28 œuvres.

A Uzerche, Simone de Beauvoir est partout
En terres de Corrèze, Uzerche est une de ces jolies petites villes pittoresques, perchée sur un piton rocheux surplombant la Vézère (un affluent de la Dordogne) où le patrimoine architectural rivalise avec un paysage verdoyant au charme indéniable. L’hôtel des Joyet, le château Pontier, l’abbatiale St Pierre d’Uzerche, l’abbatiale Saint Pierre de Vigeois et bien d’autres édifices religieux forment une dentelle de tours et clochers des plus photogéniques.

Sur l’autre rive, un parcours de randonnée lui est consacré. Un peu plus de 5 km de balade en pleine nature au bord de la Vézère à parcourir en 1 h 30 mn env., ponctué de panneaux relatant sa vie et son œuvre. Une ludique et plus accessible pour tous de plonger dans son univers philosophique.

La Halle Huguenot sur le site d’une ancienne papeterie
A proximité, les anciens bâtiments de l’usine de papeterie Royères délaissés après l’arrêt de l’activité en 2006, ont fait l’objet d’un projet de restauration du site confié au cabinet d’architecte de Jean-Michel Wilmotte. La Halle Huguenot polyvalente a investi la nef la plus ancienne, dont elle a pris le nom. Le bâtiment Atelier héberge les associations, commerces et salles de séminaires. Une salle de spectacle – concerts, théâtre, spectacles divers - y a pris ses marques. L’ancienne salle des machines a trouvé sa vocation d’espace d’expression contemporaine. Henri Cueco, peintre Uzerchois a ouvert la voie. Yann Arthus Bertrand y a également exposé en 2016. L’ensemble créé un pôle d’activité dynamique, très fréquenté. Une passerelle sur la Vézère relie la ville ancienne au nouvel écoquartier. Un projet d’aménagement des jardins devrait être confié à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles. Site web : www.uzerche.fr

L’Abbaye d’Aubazine, un édifice fondateur du style de Coco Chanel…
Cette Abbaye cistercienne du XIIe siècle, classée monument historique constitue un ensemble architectural fabuleux. A visiter pour l’architecture dont un clocher octogonal, le cloître fleuri au milieu duquel trône une fontaine réalisée dans un seul bloc de pierre. Une performance technique. On parcourt les lieux où durant des siècles vécurent les cisterciens, occupés tout au long de leur journée aux rites religieux, à la prière mais aussi aux diverses tâches qui permettaient la survie de l’abbaye. La copie des livres dont on apprend que parfois, pour aller plus vite, l’orthographe est un peu malmenée et les mots tronqués car la vente d’un ouvrage rapportait beaucoup d’argent. On y retrouve aussi quelques pattes de chat, les protecteurs des manuscrits contre les nuisibles. Le chapitre constitue une pièce maîtresse où les membres de l’ordre se retrouvaient selon des conditions et des raisons bien définies par la règle et dans une hiérarchie très codée.
Il faut aussi gravir les escaliers de pierres inégales, usés par des siècles de passage qui conduisent aux dortoirs. De longs couloirs pavés à la fin du XVIIe siècle présentent des motifs, le 8 de l’infini, étoile à 5 branches… L’abbatiale d’une extrême sobriété apparaît dans toute la beauté de la pierre. Elle abrite des trésors, dont la plus vieille armoire liturgique d’Europe. On ne peut que remarquer les vitaux où les anneaux entrelacés inspirèrent Coco Chanel pour les C enlacés de son logo.

A la fin du XIXe siècle, l’abbaye devient un orphelinat
C’est dans cette abbaye austère que Gabrielle Chasnel, de son vrai nom, est placée par son père ainsi que ses deux sœurs, à la mort de leur mère. Elle a alors 12 ans. Ce serait de cet abandon et pour faire taire ses camarades désobligeantes que s’installe la mythomanie de Gabrielle qui s’invente un père aventurier, négociant de vins, parti faire fortune à New-York… Elle y passera 6 années qui ont profondément marqué son destin, d’une rigueur et d’une sobriété qui ne la quitteront pas. Elle y aurait appris la couture et se serait inspiré des tenues sombres à col blanc des pensionnaires dans ses créations. Pour autant, rien ne confirme la présence de Gabrielle Chanel à Aubazine… De la véritable enfance de Coco Chanel, on sait peu de choses, elle-même ne s’étant jamais confiée à ce sujet. Mais la visite n’en reste pas moins intéressante et laisse le sentiment d’un bon moment de quiétude dans un très beau lieu historique. Site web : www.abbaye.aubazine.com

A seulement 10 min de Brive-la-Gaillarde, ces jardins qui s’étendent sur 5 hectares sont un hommage à Sidonie Gabrielle Colette, dite Colette. Ecrivaine, artiste de Music-Hall, journaliste et femme libre, Colette était aussi une amoureuse de la nature. Elle évoquait souvent son jardin dans ses écrits.
Six jardins retracent chacune des régions où elle vécut
Souvent à l’occasion d’un nouvel amour, d’ailleurs ! Une plongée dans sa vie et son œuvre et l’univers des fleurs qu’elle appréciait tant à travers la Bourgogne, la Franche-Comté, la Bretagne, la Corrèze, la Provence, le Palais Royal à Paris.Le premier jardin à St-Sauveur-en-Puisaye, près d’Auxerre, c’est celui de ses premières années qu’elle décrivait ainsi : « Le jardin du haut commandait le jardin du bas. Ce jardin de Bourgogne se compose de deux jardins, l’un fleuri avec la glycine, les roses et l’autre est un potager où poussent légumes et fruits.

Elle découvre la Franche-Comté avec son premier mari Henri Gauthier-Villars dit Willy. Ella a 20 ans, lui 34. Il la pousse à écrire. Ils achètent le domaine des Monts-Boucons grâce au succès de « Claudine à l’Ecole ». Deux espaces boisés, l’un de feuillus, l’autre de conifères composent cet espace. Lorsqu’elle se sépare de Willy, Colette devient danseuse de Music-Hall et rencontre la Marquise de Morny, dite Missy avec laquelle elle entretient une relation. Ensemble, elles achètent le Manoir de Rozven près de St Malo. Colette le qualifie de « perchoir entre le ciel et l’eau ». Ce troisième jardin, celui de Bretagne évoque le granit, la falaise, les chardons et les stipas et rappelle la végétation de bord de mer.

Le quatrième jardin, est consacré à la Corrèze et à Castel-Novel, un château appartenant à Henry de Jouvenel, journaliste et homme politique. Ils se rencontrent alors que Colette est journaliste au journal « Le Matin ». Ils se marient et ont une fille en 1913, surnommée Bel-Gazou qui adorait les animaux, surtout les poules. On retrouve dans ce jardin des poules noires de la race limousine. L’osier est aussi présent dans ce quatrième jardin rappelant l’artisanat corrézien. A cet endroit, des chênes centenaires cachent le joli château de Castel-Novel, bâti au XIIIe et XVe siècle et son le parc.
Le cinquième jardin conduit en Provence et à La Treille Muscate à Saint-Tropez. En 1925, Colette a 52 ans et rencontre son dernier mari, Maurice Goudeket avec lequel, elle s’installe à Saint-Tropez dans une maison qu’elle nomme la Treille Muscate. Dans une partie, la nature s’épanouit librement. Il y pousse vigne, bambous et tamaris. Dans une autre partie, se mêlent les essences provençales. Une fontaine évoque le jardin Majorelle et le Maroc où elle a séjourné.

Le dernier jardin, la ramène à Paris où elle s’installe définitivement avec Maurice Goudeket dans un appartement avec vue sur les Jardins du Palais Royal. En 1949, elle est élue présidente de l’Académie Française et s’éteint à l’âge de 81 ans. Elle est la deuxième femme à recevoir des funérailles nationales. Ce jardin est le jardin des grands et des petits. Forêt de grelots, marelle géante, parcours de billes, jeux d’élastique, jeu de piste… les petits se régalent aussi. Une belle citation de Colette « il faut avec les mots de tout le monde écrire comme personne ». A méditer…

Un labyrinthe géant de 5000 m2 où se perdre pour mieux se retrouver
Le labyrinthe géant a la forme d’un papillon, un clin d’œil aux insectes que Colette collectionnait et aussi une prouesse architecturale. En référence à l’histoire locale, il est entièrement composé d’osier vivant tressé. Les haies s’étendent sur 4,5 km et atteignent une hauteur entre 1m20 et 1m70.
Les jardins de Colette respectent le développement durable
Aucun désherbant chimique n’est utilisé, les mauvaises herbes sont arrachées à la main, la bouillie bordelaise est le seul antifongique utilisé, le purin d’ortie fertilise les sols, les déchets verts sont valorisés. L’éco-pâturage est un mode d’entretien des espaces verts par le pâturage d’animaux herbivores. C’est ainsi que l’on peut voir de charmants agneaux s’adonner à leur occupation favorite. Site web : www.lesjardinsdecolette.com

La ville de Brive-La-Gaillarde ne manque pas d’atouts. Loin de là. Haut lieu de la gastronomie de terroir où le foie gras joue des coudes avec les truffes, le canard sous toutes ses formes, les champignons, les châtaignes… Que des produits locaux que l’on retrouve à la Halle Gaillarde, le marché couvert, centre de la convivialité et du savoir bien vivre hédoniste.
Si les nourritures terrestres ont pignon sur rue, la visite de la ville nourrit aussi largement l’esprit. Le cœur historique se visite à pied. Dans un rayon de 400 m, se trouvent le Musée Labenche, musée d’Art et d’Histoire du XVIe siècle, la Collégiale Saint-Martin, l’hôtel de Quinhart du XVe siècle, la Tour des Echevins aux influences italiennes, la maison Treilhard du XVIe siècle et sa tour polygonale flanquée d’une tourelle, la maison Cavaignac du XIIe siècle, ancien couvent des clarisses, actuellement siège de la Société Archéologique de Corrèze, ou encore la chapelle St Libéral dédiée au patron de la ville, auquel on attribue le sauvetage du feu de la ville. Il faut parcourir les jolies petites rues tortueuses et animées, bordées de boutiques. Le chocolatier Eric Lamy, rue l’Hôtel de Ville se donne en spectacle en train d’étendre la ganache et invite à satisfaire sa gourmandise à l’étage dans son salon de thé.

La Distillerie Denoix, une histoire de famille
La distillerie Denoix fondée en 1839 est l’étape incontournable pour faire le plein de liqueurs maison fabriquées sur place. C’est aussi le succès d’une famille – la cinquième génération est actuellement aux commandes -. Labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2007 », la maison s’attache à respecter la tradition des maîtres liquoristes. Aucun arôme chimique n’est utilisé. Seules, la menthe, la verveine, l’écorce d’orange, la noix, l’anis étoilée et quelques autres arômes naturels parfument les liqueurs de noix, de plantes et de fruits, vins de noix ou ratafias.

Sous la houlette de Sylvie Denoix, la visite de la distillerie aux murs de pierre émoustille les papilles dès l’entrée. De douces émanations d’alcool, de graines, d’écorces, caressent les narines. Les cuivres des chaudrons, du vieil alambic rougeoient, les briques et les tonneaux de bois restituent l’image d’un art de vivre à la française. Pas moins de 24 liqueurs et 12 apéritifs sont fabriqués. Pour certain « La Suprême », la plus célèbre fait la queue de paon. La longueur en bouche étant un critère de qualité. Servie sur un glaçon qui calme le côté sucré, elle peut être utilisée dans la glace à la vanille, le tiramisu, la tarte aux pommes, la chantilly, mélangée avec du vin blanc.
Jeanne Villepreux-Power, une femme exceptionnelle, autodidacte, naturaliste passionnée et pionnière de biologie marine
Un peu oubliée, cette femme remarquable qui vécut au début du 19e siècle, occupait une jolie maison renaissance dans le centre de Brive. Son parcours à cette époque est tout à fait exceptionnel. Brodeuse de son état, elle se fait remarquer pour son talent de couturière grâce à la robe qu’elle réalise pour le mariage de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile avec le duc de Berry. Elle épouse un négociant irlandais et le couple s’installe en Sicile où elle étudie l’histoire naturelle de l’île et s’intéresse aux coquillages et aux fossiles. Elle est connue pour ses travaux dans les domaines zoologiques, botaniques et géologiques. Cette autodidacte qui a été la première a imaginé et utilisé des aquariums pour observer le monde marin, parlait 16 langues. En 1997, un des plus grands cratères de la planète Venus a été nommé Villepreux-Power en son honneur.
En avion : Air France dessert Brive en 1h 10. Site web : www.airfrance.fr
Consulter le site web de l’Office de tourisme : www.brive-tourisme.com
(Photos Martine Delaloye, Malika Turin).

A la fin du XIXe siècle, l’abbaye devient un orphelinat
C’est dans cette abbaye austère que Gabrielle Chasnel, de son vrai nom, est placée par son père ainsi que ses deux sœurs, à la mort de leur mère. Elle a alors 12 ans. Ce serait de cet abandon et pour faire taire ses camarades désobligeantes que s’installe la mythomanie de Gabrielle qui s’invente un père aventurier, négociant de vins, parti faire fortune à New-York… Elle y passera 6 années qui ont profondément marqué son destin, d’une rigueur et d’une sobriété qui ne la quitteront pas. Elle y aurait appris la couture et se serait inspiré des tenues sombres à col blanc des pensionnaires dans ses créations. Pour autant, rien ne confirme la présence de Gabrielle Chanel à Aubazine… De la véritable enfance de Coco Chanel, on sait peu de choses, elle-même ne s’étant jamais confiée à ce sujet. Mais la visite n’en reste pas moins intéressante et laisse le sentiment d’un bon moment de quiétude dans un très beau lieu historique. Site web : www.abbaye.aubazine.com

Les jardins de Colette, sur les pas d’une femme éprise de liberté...
A seulement 10 min de Brive-la-Gaillarde, ces jardins qui s’étendent sur 5 hectares sont un hommage à Sidonie Gabrielle Colette, dite Colette. Ecrivaine, artiste de Music-Hall, journaliste et femme libre, Colette était aussi une amoureuse de la nature. Elle évoquait souvent son jardin dans ses écrits.
Six jardins retracent chacune des régions où elle vécut
Souvent à l’occasion d’un nouvel amour, d’ailleurs ! Une plongée dans sa vie et son œuvre et l’univers des fleurs qu’elle appréciait tant à travers la Bourgogne, la Franche-Comté, la Bretagne, la Corrèze, la Provence, le Palais Royal à Paris.Le premier jardin à St-Sauveur-en-Puisaye, près d’Auxerre, c’est celui de ses premières années qu’elle décrivait ainsi : « Le jardin du haut commandait le jardin du bas. Ce jardin de Bourgogne se compose de deux jardins, l’un fleuri avec la glycine, les roses et l’autre est un potager où poussent légumes et fruits.

Elle découvre la Franche-Comté avec son premier mari Henri Gauthier-Villars dit Willy. Ella a 20 ans, lui 34. Il la pousse à écrire. Ils achètent le domaine des Monts-Boucons grâce au succès de « Claudine à l’Ecole ». Deux espaces boisés, l’un de feuillus, l’autre de conifères composent cet espace. Lorsqu’elle se sépare de Willy, Colette devient danseuse de Music-Hall et rencontre la Marquise de Morny, dite Missy avec laquelle elle entretient une relation. Ensemble, elles achètent le Manoir de Rozven près de St Malo. Colette le qualifie de « perchoir entre le ciel et l’eau ». Ce troisième jardin, celui de Bretagne évoque le granit, la falaise, les chardons et les stipas et rappelle la végétation de bord de mer.

Le quatrième jardin, est consacré à la Corrèze et à Castel-Novel, un château appartenant à Henry de Jouvenel, journaliste et homme politique. Ils se rencontrent alors que Colette est journaliste au journal « Le Matin ». Ils se marient et ont une fille en 1913, surnommée Bel-Gazou qui adorait les animaux, surtout les poules. On retrouve dans ce jardin des poules noires de la race limousine. L’osier est aussi présent dans ce quatrième jardin rappelant l’artisanat corrézien. A cet endroit, des chênes centenaires cachent le joli château de Castel-Novel, bâti au XIIIe et XVe siècle et son le parc.
Le cinquième jardin conduit en Provence et à La Treille Muscate à Saint-Tropez. En 1925, Colette a 52 ans et rencontre son dernier mari, Maurice Goudeket avec lequel, elle s’installe à Saint-Tropez dans une maison qu’elle nomme la Treille Muscate. Dans une partie, la nature s’épanouit librement. Il y pousse vigne, bambous et tamaris. Dans une autre partie, se mêlent les essences provençales. Une fontaine évoque le jardin Majorelle et le Maroc où elle a séjourné.

Le dernier jardin, la ramène à Paris où elle s’installe définitivement avec Maurice Goudeket dans un appartement avec vue sur les Jardins du Palais Royal. En 1949, elle est élue présidente de l’Académie Française et s’éteint à l’âge de 81 ans. Elle est la deuxième femme à recevoir des funérailles nationales. Ce jardin est le jardin des grands et des petits. Forêt de grelots, marelle géante, parcours de billes, jeux d’élastique, jeu de piste… les petits se régalent aussi. Une belle citation de Colette « il faut avec les mots de tout le monde écrire comme personne ». A méditer…

Un labyrinthe géant de 5000 m2 où se perdre pour mieux se retrouver
Le labyrinthe géant a la forme d’un papillon, un clin d’œil aux insectes que Colette collectionnait et aussi une prouesse architecturale. En référence à l’histoire locale, il est entièrement composé d’osier vivant tressé. Les haies s’étendent sur 4,5 km et atteignent une hauteur entre 1m20 et 1m70.
Les jardins de Colette respectent le développement durable
Aucun désherbant chimique n’est utilisé, les mauvaises herbes sont arrachées à la main, la bouillie bordelaise est le seul antifongique utilisé, le purin d’ortie fertilise les sols, les déchets verts sont valorisés. L’éco-pâturage est un mode d’entretien des espaces verts par le pâturage d’animaux herbivores. C’est ainsi que l’on peut voir de charmants agneaux s’adonner à leur occupation favorite. Site web : www.lesjardinsdecolette.com

Brive-la-Gaillarde, du charme à revendre…
La ville de Brive-La-Gaillarde ne manque pas d’atouts. Loin de là. Haut lieu de la gastronomie de terroir où le foie gras joue des coudes avec les truffes, le canard sous toutes ses formes, les champignons, les châtaignes… Que des produits locaux que l’on retrouve à la Halle Gaillarde, le marché couvert, centre de la convivialité et du savoir bien vivre hédoniste.
Si les nourritures terrestres ont pignon sur rue, la visite de la ville nourrit aussi largement l’esprit. Le cœur historique se visite à pied. Dans un rayon de 400 m, se trouvent le Musée Labenche, musée d’Art et d’Histoire du XVIe siècle, la Collégiale Saint-Martin, l’hôtel de Quinhart du XVe siècle, la Tour des Echevins aux influences italiennes, la maison Treilhard du XVIe siècle et sa tour polygonale flanquée d’une tourelle, la maison Cavaignac du XIIe siècle, ancien couvent des clarisses, actuellement siège de la Société Archéologique de Corrèze, ou encore la chapelle St Libéral dédiée au patron de la ville, auquel on attribue le sauvetage du feu de la ville. Il faut parcourir les jolies petites rues tortueuses et animées, bordées de boutiques. Le chocolatier Eric Lamy, rue l’Hôtel de Ville se donne en spectacle en train d’étendre la ganache et invite à satisfaire sa gourmandise à l’étage dans son salon de thé.

La Distillerie Denoix, une histoire de famille
La distillerie Denoix fondée en 1839 est l’étape incontournable pour faire le plein de liqueurs maison fabriquées sur place. C’est aussi le succès d’une famille – la cinquième génération est actuellement aux commandes -. Labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2007 », la maison s’attache à respecter la tradition des maîtres liquoristes. Aucun arôme chimique n’est utilisé. Seules, la menthe, la verveine, l’écorce d’orange, la noix, l’anis étoilée et quelques autres arômes naturels parfument les liqueurs de noix, de plantes et de fruits, vins de noix ou ratafias.

Sous la houlette de Sylvie Denoix, la visite de la distillerie aux murs de pierre émoustille les papilles dès l’entrée. De douces émanations d’alcool, de graines, d’écorces, caressent les narines. Les cuivres des chaudrons, du vieil alambic rougeoient, les briques et les tonneaux de bois restituent l’image d’un art de vivre à la française. Pas moins de 24 liqueurs et 12 apéritifs sont fabriqués. Pour certain « La Suprême », la plus célèbre fait la queue de paon. La longueur en bouche étant un critère de qualité. Servie sur un glaçon qui calme le côté sucré, elle peut être utilisée dans la glace à la vanille, le tiramisu, la tarte aux pommes, la chantilly, mélangée avec du vin blanc.
Jeanne Villepreux-Power, une femme exceptionnelle, autodidacte, naturaliste passionnée et pionnière de biologie marine
Un peu oubliée, cette femme remarquable qui vécut au début du 19e siècle, occupait une jolie maison renaissance dans le centre de Brive. Son parcours à cette époque est tout à fait exceptionnel. Brodeuse de son état, elle se fait remarquer pour son talent de couturière grâce à la robe qu’elle réalise pour le mariage de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile avec le duc de Berry. Elle épouse un négociant irlandais et le couple s’installe en Sicile où elle étudie l’histoire naturelle de l’île et s’intéresse aux coquillages et aux fossiles. Elle est connue pour ses travaux dans les domaines zoologiques, botaniques et géologiques. Cette autodidacte qui a été la première a imaginé et utilisé des aquariums pour observer le monde marin, parlait 16 langues. En 1997, un des plus grands cratères de la planète Venus a été nommé Villepreux-Power en son honneur.
Notre carnet d’adresses :
Le Grand Hôtel de Brive
Idéalement situé juste en face de la gare, cet hôtel construit en 1907 est installé dans un bâtiment classé. Il a été entièrement rénové en 2015 et affiche un petit air contemporain. Au total 33 chambres dont certaines sont un peu petites. Les 8 chambres supérieures offrent un confort plus certain. Au restaurant « Le Terminus », le chef ne cuisine que des produits frais de saison. Le jardin offre la possibilité de prendre son petit déjeuner à l’extérieur. Site web : www.grandhotelbrive.comY aller :
En train : Paris Austerlitz/Brive-la-Gaillarde en 4 h 30 env. Site web : www.scnf.frEn avion : Air France dessert Brive en 1h 10. Site web : www.airfrance.fr
Pour en savoir plus :
Consulter le site web de l’Office de tourisme : www.brive-tourisme.com
(Photos Martine Delaloye, Malika Turin).
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