Soleil d’hiver à Fuerteventura, la plus orientale des îles canaries

le 12/12/2019

L’île aux 150 plages ourlées d’eaux cristallines, frôle les côtes africaines, au large du Maroc. Un paradis pour les plagistes toute l’année. Découverte…



Par Martine Delaloye



Du soleil toute l’année...


La température y est printanière toute l’année, ce qui en a fait une des destinations prisées d’un tourisme intense, plutôt localisé dans le sud de l’île où les stations balnéaires de Grand Tarajal, Morro Jable font le plein de resorts. Des zones commerciales aux boutiques de marques de chaînes surtout, n’ont pas manqué de s’installer alentours, d’autant que le shopping est très avantageux grâce aux taxes basses sur l’île. Il serait dommage d’ailleurs de ne pas en profiter !



Pour autant, Fuerteventura présente bien d’autres atouts pour les amoureux de trekking particulièrement au nord-ouest et au centre, des régions épargnées par la frénésie touristique, encore sauvages, parcourues par 252 km de chemins de randonnées, ou encore au sud dans le parc naturel de Jandia, dominé par le Pico de la Zarza à 807 m d’altitude.

Les sufers, kitesurfers en tous genres ont trouvé leur terrain de jeu sur la côte sud-est tout au long des belles plages de Sotavento, Playa Esmeralda, où le vent qui balaye l’île les entraîne dans de belles envolées. Costa Calma et ses plages de sable blanc, Tarajalejo,, le petit port de pêche de la côte sud et sa plage de sable gris, Gran Taraja, une petite ville authentique où retrouver l’âme canarienne sont autant de points de chute attrayants où vivre la ville et s’adonner aux sports nautiques.




L’île rouge...


Fuerteventura, surnommée l’île rouge, aligne du nord au sud, 210 km d’étendues arides. De véritables mers de lave, d’anciens volcans, saupoudrés d’une terre ocre où s’accrochent cactus et autres végétations chétives. Dans ce paysage étrange, lunaire par endroit, on est surpris d’arriver dans de charmants villages aux maisons carrées rappelant l’Afrique ou dans des petites villes très animées. Au nord, Porto del Rosario, la capitale depuis 1880, lorsque La Oliva déclina au profit de ce nouveau port, l’ancien Puerto de Cabras, le Port aux chèvres est la capitale administrative. Elle est surtout connue pour ses sculptures géantes d’escargot sur la promenade longeant le port, et ses maisons blanchies à la chaux. Pour le shopping, il faut parcourir les jolies rues piétonnes, comme la rue Leon y Castillo où s’alignent les boutiques dans une belle ambiance animée.



Au nord-ouest, El Cotillo aux maisons jaunes, roses, aux toits terrasses avec vue sur la mer, a le charme d’un village de pêcheurs, avec son vieux port, bordé de restaurants accueillants, ourlé de plages, la plage Piedra Playa, Playa El Aljibe, Playa del Aguila, le temple de la planche à voile et surtout sa merveilleuse plage de sable blanc de La Concha, une des plus célèbres de l’île pour sa beauté et sa tranquillité.



Au centre, dissimulée au cœur des montagnes, Betancuria, la petite ville du nom du conquérant des îles Canaries au XVe siècle, Jean de Bethencourt, pour le compte du Roi de Castille, a conservé un centre historique, soigneusement restauré, baigné dans les palmiers et les jardins fleuris. Aujourd’hui encore, elle est considérée comme la première capitale des Canaries.

Eglises, ermitages, couvents témoignent de son passé religieux. L’Eglise Sainte-Marie Antigua qui domine le paysage en devient presque la représentation symbolique Au passage, il est intéressant de visiter, le Musée d’Art Sacré et le Musée archéologique.



A quelques kilomètres, le belvédère de Morro Velosa plonge sur un monde minéral déserté où seuls les écureuils sauvages tentent un accueil et quêtent de la nourriture aux touristes. Déconseillé, d’ailleurs ! Dominant ces zones arides, les colosses de Guise et Ayose, les conquistadors normands, gardent le Parc rural de Betancuria, zone ZEPA, zone de protection des oiseaux.


L’exceptionnel Parc Naturel de Corralejo...


Au nord, L’étendue de dunes de sable blanc du Parc Naturel de Corralejo prend des allures d’un désert improbable, à quelques encablures seulement de l’île voisine Lanzarote, que l’on aperçoit à 14 km de là ou de l’îlot de Lobos. Le paysage d’une blancheur réfléchissante, gansé des eaux turquoise d’une plage de 18 km, est si étonnant sur cette île volcanique au sable souvent noir ou gris, qu’il donne des envies enfantines de danser, de marcher pieds nus à la rencontre de l’infini. C’est aussi une zone spéciale de protection des oiseaux ZEPA.



L’atout charme de l’île...


Aujourd’hui, Fuerteventura joue la carte du tourisme rural et de l’éco-tourisme. De jolis hébergements en chambre d’hôte et hôtels ruraux, intimistes et au goût du jour se développent. A proximité d’Antigua, la petite ville protégée du vent par les montagnes, l’Hôtel rural Era de la Corte, géré par la pétulante Malole Rodriguez, propose une dizaine de chambres, autour d’une terrasse et d’une piscine. L’hôtel dégage tout le charme d’une maison de famille où les hôtes se retrouvent volontiers à converser autour du patio.



La ville à quelques kilomètres seulement permet les sorties nocturnes et le shopping ou une escapade jusqu’aux moulins à vent de Tuineje, qui battent encore de l’aile et rappellent qu’ici le grain était broyé à l’ancienne, comme le retrace le Musée del Molino. Ou encore, au nord, près de Corralejo, un tout nouveau petit hôtel rural, Casa Marcos, offre 5 chambres dont une suite avec jacuzzi. La piscine est en devenir.



Depuis toujours Fuerteventura a vécu de l’agriculture traditionnelle des céréales, des légumes, de la vigne et des oliviers qui a nourri le peuple Berbères des Guanches, installé depuis le 1er millénaire avant J-C. Aujourd’hui, ces cultures perdurent pour des besoins locaux alors que se développent les plantations d’aloe vera qui ont trouvé un nouveau marché, pour la cosmétique surtout.



Cette plante, qui n’est pas un cactus, aux vertus cosmétiques, bourrée de vitamines, minéraux et acides aminés, est en voie de supplanter les cultures ancestrales et se vend un peu partout, sous forme de gels, de laits, de savons, dans de petites fermes laboratoires ou les boutiques partout sur l’île.


Notre carnet d’adresses :


Hôtel R2 Hotels Rio Calma ****

Situé en bord de mer, cet hôtel se présente sous les meilleurs aspects d’un lobby de grande envergure ouvert sur la lumière extérieure par une phénoménale verrière. Fontaines, terrasses et piscines noyées dans les palmiers et les jardins fleuris, descendent doucement vers la mer. Le cadre est magnifique. De grandes terrasses extérieures sont consacrées aux repas, un moment divin le matin au petit-déjeuner quand le soleil se lève et au dîner où les soirées se prolongent agréablement dans la tièdeur. Prévoir que le service à table peut être long ! Le spa offre un bel espace de détente. Les chambres ne sont pas de la dernière génération, mais sont confortables, bien équipées d’écran plat, et de wifi payant. Site web: vwww.r2hotels.com/fr

Restaurant Casa Santa Maria à Betancuria

Ce restaurant affiche le charme d’une magnifique ferme de XVIIIe siècle. Situé en face de l’église Santa Maria, c’est l’un des plus beaux restaurants de l’île selon le Guide Michelin. Le chef, Dusan Senkerik propose une cuisine traditionnelle teintée de créativité. Le chevreau au four est à recommander. Site web : www.casasantamaria.net

Restaurant El Horno, La Oliva

Ce restaurant fait partie des bonnes adresses de Fuerteventura à recommander sans hésitation. Un restaurant, dans la tradition canarienne. Des nappes à carreaux, du mobiier robuste des plantes, des objets de décorations locales concoctent une bonne ambiance simple et conviviale. A savoir que l’on vient dans ce restaurant pour bien manger en bonne compagnie, sans prétention. Les spécialités, ce sont les viandes de qualité, grillées en direct au feu de bois dans un four. Ou les délicieuses petites pommes de terre avec leur peau blanchies par le sel de mer. Les poissons sont aussi au rendez-vous bien sûr. Site web : www.visitfuerteventura.es/fr



A voir :



Ajuy et son site monumental naturel




Faconné par les siècles, les éruptions volcaniques, les attaques de la mer, le site abrite un dépôt de matériaux très anciens d’un grand intérêt scientifique. On date les dunes fossilisées à près de 5 millions d’années. C’est aussi un parcours aménagé de 2 km, suivi par de nombreux touristes – on a parfois du mal à se croiser – tout au long d’une corniche rocheuse, caillouteuse, conduisant jusqu’à une de grotte, la Cueva de Llano qui s’étend sur 600 m. Outre de nombreux fossiles, la galerie souterraine est l’habitat d’un animal endémique étonnant, le Maiorerus randoi, proche de l’araignée, ne tissant toutefois pas de toile, dépigmenté, de couleur jaune.



Au passage le long de côte escarpé, on aperçoit de petites criques enclavées dans les rochers, fouettées par les vagues, ce sont les anciens refuges des corsaires ou des marins. A d’autres endroits, apparaissent des cratères creusés dans la roche, où était extraite la chaux qui a servi à enduire de nombreuses maisons de l’île. Le départ se fait d’Ajuy, petit village ne comptant qu’une centaine d’habitants, pêcheurs depuis des générations, installés dans de simples petites maisons au bord d’une plage de sable noir contrastant avec les eaux d’un bleu cobalt pur, fortement agitées. Se munir de bonnes chaussures de marche, le terrain est accidenté.


Las Salinas del Carmen



Ce sont les seules salines encore en activité à Fuerteventura. Jusqu’au XVIIIe siècle les habitants avaient la permission royale d’utiliser le sel des salines naturelles pour leurs propres besoins. Actuellement, les salines artificielles délaissées partiellement pendant une période, font l’objet d’une réhabilitation et abritent un musée, où sont expliqués l’histoire du sel, les écosystèmes salins, la culture, la récolte, les applications, suivi d’une visite des salines. Adresse : Musée de Las Salinas del Carmen, Barrio las Salina, 2 35 610 Antigua, Las Palmas, tél. (+34) 928 17 49 26.

Maison rurale Verdeaurora Bio Farm


Située sur la Réserve du Malpais Grande (zone ZEPA) et le Monument naturel de Cuchillos de Vigan, cette ferme Bio couvre 18 ha, au milieu d’un zone volcanique impressionnante. La vigne et les olivieers représentent toujours une grande part de l’activité, ainsi que la culture de la tomate. La 3ème génération de cultivateurs a développé la culture de l’aloé vera, Bio, qui demandep eu d’eau et la vend sous toutes ses formes dans la boutique avec d’autres produits locaux. Site web : www.verdeaurora.com

Y aller :


La compagnie Vueling assure des vols directs : www.vueling.com



Pour en savoir plus :


Consulter les sites web : www.visitfuerteventura.es/fr + www.spain.info et www.tourspain.es

(Photos : Martine Delaloye et Office de tourisme).


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